Une retraitée a trop travaillé, le fisc lui réclame 19 000 euros
© ANDBZ/ABACA - Une retraitée a dépassé le plafond autorisé de cumul emploi-retraite, le fisc lui demande 19 000 euros.
Pendant douze ans, une retraitée de La Poste a travaillé à temps partiel. En 2022, le fisc lui a réclamé 19 000 euros.
En travaillant à mi-temps dans le service postal de sa commune, une retraitée a dépassé le plafond autorisé de cumul emploi-retraite. Dans un courrier reçu en 2022, les impôts lui réclament la somme de 19 000 euros, rapporte RMC. Mère de trois enfants, Valérie a pu faire valoir ses droits à la retraite anticipée en 2010, après quinze ans de carrière à La Poste. Mais sa pension est modeste. Touchant 800 euros par mois, elle trouve une place à temps partiel dans une mairie. Douze années passent. Un jour, Valérie trouve dans sa boîte aux lettres un courrier du fisc. Il y est écrit qu’elle a dépassé le plafond autorisé de cumul emploi-retraite dans le secteur public. Mais ni la retraitée-employée ni son employeur n’avaient connaissance de l’existence de cette limite.
Valérie contacte alors les impôts. “Je leur ai dit : ‘Ça fait douze ans et vous me dites ça maintenant.’ Ils m’ont dit de m’adresser à mon service RH. Mais dans les mairies de communes de 1 000 personnes, il n’y a pas de service RH”, raconte-t-elle à la radio. La retraitée est perplexe. “Qu’est-ce que je fais de mal à part travailler, cotiser et payer mes impôts ? Le truc qui est incroyable, c’est que si j’étais allée travailler dans le privé, j’aurais pu faire ce que je voulais. Mais ça ne s’est pas présenté comme ça. Dans mon village, ils avaient besoin de quelqu’un, j’avais les compétences, ils m’ont prise. Personne n’avait pensé qu’on allait avoir des problèmes”, poursuit-elle.
Pas de limite dans le privé
Dans la fonction publique, une règle indique que les fonctionnaires partis à la retraite avant 2015 peuvent travailler comme ils le veulent dans le privé, afin de compléter leurs revenus. En revanche, dans le public, il y a un plafond à ne pas dépasser. Celui-ci est calculé de telle manière qu’il défavorise les plus petites retraites et donc régulièrement les femmes. Comme l’explique RMC, le plafond est proportionnel à la pension. Aussi, plus celle-ci est petite, plus le plafond est bas. Le cas de Valérie est loin d’être isolé. Elle a réuni, au sein d’un collectif informel, d’autres femmes dans la même situation. Parmi elles, une retraitée de l’Éducation nationale, devenue psychologue dans un Ehpad, à qui les impôts demandent plus de 20 000 euros.
Selon la direction générale des Finances publiques (DGFIP), contactée par la radio, quiconque cumule retraite et emploi est tenu d’en informer sa caisse de retraite, afin de l’informer des montants perçus. En fonction de ceux-ci, la pension est réduite, voire supprimée. “Il s’agit de protéger les intérêts du régime et de ses cotisants en reprenant les sommes versées à tort”, assure le fisc. Affirmant qu’aucune majoration ou pénalité n’est appliquée lorsqu’elle découvre que le plafond a été dépassé, elle précise que les comptables ont eu pour consigne d’“examiner avec bienveillance les demandes d’étalement des paiements [...] et si les assurés se trouvent dans une situation financière compliquée [...], examiner les possibilités de remise ou de dégrèvements”.
publié le 15 mars à 14h20, Orange avec 6Medias