France

Sainte-Soline : le rapport accablant des observateurs de la LDH

© Serriere Arnault/ABACA - Des affrontements violents ont eu lieu le 25 mars dernier en manifestants et policiers à Sainte-Soline.

Rendue publique ce lundi 10 juillet, l'analyse conjointe des 18 observateurs de la LDH pointe une répression policière violente et un discours officiel fallacieux.

"Sainte-Soline. Empêcher l’accès à la bassine quel qu’en soit le coût humain." Le titre du rapport des 18 observateurs indépendants présents du 24 au 26 mars sur les lieux de la mobilisation anti-mégabassines des Deux-Sèvres est sans équivoque. Ce document de 151 pages, dont nos confrères du Parisien communiquent les principales conclusions, a été rendu public ce lundi 10 juillet et fait état de ce qu'il considère comme un "usage démesuré et invraisemblable d’armes de guerre".

Protégés par le droit international et missionnés par des associations, en majorité des sections locales de la Ligue des droits de l'homme (LDH), ces observateurs envoyés pour analyser sur place les agissements des forces de l'ordre ont notamment été les témoins directs des affrontements violents de la journée du 25 mars à Sainte-Soline, qui ont fait au moins 200 blessés, dont 40 grièvement parmi les manifestants, 47 du côté des gendarmes.

Le rapport, signé par "l’inter-observatoire des libertés publiques et des pratiques policières", se fonde sur des données "écrites, sonores et visuelles" captées sur le terrain, selon nos confrères du Parisien. Et de l'organisation initiale à la réaction des forces de l'ordre sur place en passant par le discours de la préfecture et du ministère de l'Intérieur, les observateurs n'épargnent rien.

"Rhétorique de guerre"

"Les manifestants ont été criminalisés, peut-on lire dans un extrait publié par le quotidien, tant pour disqualifier leur revendication politique autour du partage de l’eau que pour justifier un emploi non nécessaire et disproportionné de la force à leur encontre." Les observateurs dénoncent le déploiement des gendarmes tout autour de la bassine de Sainte-Soline qui a provoqué, "de facto, leur encerclement par les manifestants", et considèrent que "d’autres choix de dispositif de maintien de l’ordre étaient possibles".

Enregistrements à l'appui, les observateurs insistent également sur le fait que les premiers gaz lacrymogènes ont été tirés "sans qu’aucune sommation n’ait été entendue", contrairement à ce qu'indiquait le rapport de la préfète des Deux-Sèvres. La communication officielle qui avait suivi ces journées de violences est, elle, considérée comme une "rhétorique de guerre fallacieuse" qui a procédé à une "réécriture des événements".

publié le 10 juillet à 13h22, Orange avec 6Medias

Liens commerciaux