France

Professeurs absents : la colère noire de parents qui dénoncent des conséquences terribles sur la scolarité de leurs enfants

Depuis la rentrée de septembre, les parents d’élèves doivent faire face à une pénurie de professeurs remplaçants. Résultat : près de 40 000 heures de cours n’ont pas été données, rapporte BFMTV.

Une situation sans précédent. Alors que, fin mars, Emmanuel Macron assurait vouloir "remplacer du jour au lendemain" les professeurs absents, la réalité semble tout autre. Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, avait précisé que ce serait l'absence, et pas forcément la matière enseignée, qui serait remplacée. Résultats : des élèves continueront à ne pas recevoir certains enseignements. Depuis la rentrée de septembre, la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves recense près de 40 000 heures de cours non remplacées, rapporte BFMTV, mardi 9 mai. Une situation qui ne peut plus durer pour les parents, qui pointent du doigt les répercussions terribles sur la scolarité de leurs enfants.

“J'étais incapable de lui dire 'ne t'inquiète pas, ça va bien se passer'”

Une mère de famille, dont le fils est scolarisé dans les Hauts-de-Seine, en petite section de maternelle, fustige ainsi : “il a eu sept enseignants différents depuis le mois de septembre”. “Souvent, je déposais mon fils à l'école et je ne savais pas qui allait l'accueillir. Je me suis sentie très coupable de lui imposer ça”, raconte-t-elle à BFMTV. Il faudra attendre le mois de mars pour qu’un remplaçant soit finalement nommé jusqu’à la fin de l’année. Six mois qui ont été particulièrement éprouvants pour la mère de famille, mais également son fils. “Il nous disait : 'je veux pas y aller, je veux pas y aller' et moi, j'étais incapable de lui dire 'ne t'inquiète pas, ça va bien se passer'”, confit-elle.

Et elle n’est pas la seule dans cette situation. "Ma fille n'a pas eu de cours d'anglais pendant tout le premier trimestre", témoigne la mère d'une élève de 6e d'un collège de l'Indre. Au total, ce sont plus de 50 heures d’enseignements de perdues. En Vendée, la mère d’un adolescent en 4e dénonce des “cours à temps partiel”. Son fils n’a eu cours de français qu’au mois de septembre, lui causant de grosses lacunes dans la matière et l’obligeant à redoubler. “J’en veux à l’État”, tempête-t-elle.

1 500 postes supprimés à la rentrée 2023

L’Éducation nationale reconnaît auprès de BFMTV qu'il y a des "problèmes d'attractivité". L’année dernière, quelque 4 000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants. Pour autant, la situation pourrait bien s’éterniser. Le 4 avril dernier, Pap Ndiaye a annoncé la suppression de 1 500 postes d’enseignants à la rentrée 2023 dans le cadre de la loi de finances 2023.

publié le 9 mai à 10h05, Orange avec 6Medias

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