Plus de 3 000 médicaments en situation de pénurie, une sénatrice alerte
Sonia de La Provôté, sénatrice Union Centriste, annonce sur Franceinfo que plus de 3 000 médicaments sont en situation de pénurie. L'ensemble des secteurs est concerné, des antibiotiques aux anticancéreux. Le phénomène pourrait s'aggraver.
La France va-t-elle devoir faire face à une pénurie majeure de médicaments ? Sonia de La Provôté, sénatrice Union Centriste et présidente de la commission sénatoriale sur le sujet, l'annonce sur Franceinfo : "On manque de toute sorte de médicaments". Un peu plus de 3 000 médicaments seraient ainsi en situation de pénurie, "sans compter ceux qui sont en tension". Pédiatrie, antibiotiques... L'ensemble des secteurs est concerné. Les boîtes du médiatique amoxiciline arrivent "au compte-gouttes" dans les pharmacies, et cette pénurie entraîne "un effet domino", prévient la sénatrice.
"On a substitué par d'autres antibiotiques au fur et à mesure et c'est toute la chaîne des antibiotiques finalement, dans toutes les classes thérapeutiques, qui est en pénurie actuellement", poursuit-elle. Un phénomène qui n'épargne pas les anticancéreux et les antiépileptiques. La substitution de certains médicaments, si elle est possible, peut s'avérer dangereuse. "Quand on remplace par un autre médicament, ce n'est pas exactement le même. Donc forcément la prise en charge thérapeutique est un peu différente. Des fois on y parvient bien et des fois on y parvient mal ou moins bien", alerte Sonia de La Provôté.
La délocalisation de la fabrication en cause ?
Déjà en 2018, la France avait dû faire face à une situation similaire. 700 médicaments subissaient alors une pénurie, rappelle Franceinfo, soit plus de quatre fois moins qu'aujourd'hui. "On a vu les choses arriver, on ne peut pas dire qu'on ne s'est pas rendu compte", déplore la sénatrice, inquiète de voir la situation empirer. La délocalisation, ces dernières années, de la fabrication de matière première, notamment dans les pays asiatiques, cristallise de nombreuses critiques. Pour Sonia de La Provôté, il faut "reconstituer toute la chaîne de valeur du médicament".
publié le 12 mai à 13h20, Orange avec 6Medias
