France

"Près de 4.000 médicaments" sont en rupture ou en risque de rupture en France révèle le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine

Pierre-Olivier Variot, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, alerte sur les ruptures et les risques de ruptures de médicaments, dont des antibiotiques et des antidiabétiques.

La France est touchée par une nouvelle rupture de médicaments. Pour Pierre-Olivier Variot, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO),"énormément de médicaments sont concernés". "On est à près de 4.000 médicaments [en rupture ou risque de rupture, NDLR] aujourd'hui", explique-t-il sur franceinfo. "On a des ruptures ponctuelles, qui vont durer un mois, deux mois, certaines peut-être plus. Mais on a aussi des ruptures qui s'inscrivent dans la durée et là, ça devient dramatique", poursuit-il.

Les médicaments concernés par ces ruptures sont des antibiotiques, "comme l'amoxicilline", la cortisone, "énormément de médicaments comme des anti cancéreux, des anti hypertenseurs, des antalgiques, des antidiabétiques", précise également le président de l’UPSO. Pour ce qui est de l'amoxicilline, "il y a une grosse disparité au niveau de l'approvisionnement et ce n'est pas normal que les industriels fassent des stocks", déplore-t-il.

Pourquoi existe-t-il des ruptures de cette envergure ?

"Globalement", les disparités sont les mêmes entre les régions, "mais il se peut qu'une officine ait encore du stock parce qu'elle ne l'a pas encore dispensé, mais elle ne pourra pas en recommander une fois qu'elle l'aura dispensé". Le Covid est l’une des causes de la pénurie, même si elle a démarré bien avant : "Cela fait dix ans qu'on commence à voir des pénuries", reconnaît Pierre-Olivier Variot. La demande mondiale trop importante et la production d’une partie des médicaments en Chine sont aussi des facteurs de pénurie.

Il y a également "une inadéquation entre la production et les besoins. Typiquement, c'est ce que l'on a connu l'an dernier avec le paracétamol" et "cela peut être aussi quand un médicament ne passe pas un test, cela veut dire que tout un lot va être retiré". Enfin, Pierre-Olivier Variot parle d’une situation pour laquelle il n’a pas de réponse : la disparition de médicaments. "On n'arrête pas de poser la question à l'Agence du médicament, pour mettre de la transparence dans le circuit", résume-t-il.

publié le 27 octobre à 18h06, Capucine Trollion, 6Medias

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