France

Oise : Compiègne veut se débarrasser de ses "mauvais locataires" de HLM

L'Agglomération de la région de Compiègne (Oise) a instauré un nouveau système de notation des demandeurs de logements sociaux. Cette mesure, qui vise à lutter contre le trafic de drogue et les nuisances, ne fait pas l'unanimité, rapporte BFMTV, mardi 27 février.

Une nouvelle grille de notation pour trier les locataires de HLM. Dans l'Oise, l'Agglomération de la Région de Compiègne vient d'adopter une mesure controversée vis-à-vis des demandeurs de logements sociaux, mais pleinement assumée par le maire Philippe Marini. "Très souvent, les personnes que je rencontre se plaignent de tapage et d'insécurité", a expliqué l'édile compiégnois (Les Républicains) à BFMTV, mardi 27 février.

En plus des critères habituels pour évaluer les dossiers (niveau de ressources, situation de handicap, etc.), Philippe Marini a mis en place un système de bonus et de malus afin d'écarter les "mauvais locataires". Par exemple, les travailleurs dits "essentiels" gagneront 5 points dans leur dossier, tout comme ceux qui sont impliqués "dans la vie locale". À l'inverse, un malus de 10 points sera infligé si un membre de la famille a causé des "troubles du voisinage" et une pénalité de 20 points si "un membre du ménage a déjà été expulsé pour troubles locatifs". Le malus peut même atteindre 25 points si un membre de la famille a déjà été condamné pour trafic de stupéfiants.

"Je n'irai pas rechercher le passé judiciaire de la mère des enfants"

"On ne peut pas prétendre que les membres du foyer, qui se partagent l'habitation, ne sont pas au courant", a justifié le maire de Compiègne auprès de BFMTV. Sa nouvelle mesure est toutefois loin de faire l'unanimité. "On va recevoir une note, on ne saura pas ce qu'il y a derrière. Et je n'irai pas rechercher le passé judiciaire de la mère des enfants. On n'a pas le droit de le faire", a réagi chez nos confrères Vincent Peronnaud, en charge de l'attribution des logements sociaux dans l'Oise. Ce système de notation dérange aussi certains habitants, qui pointent du doigt une punition collective.

publié le 27 février à 10h50, Cédric Alexis, 6Medias

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