Assurance-chômage : Gabriel Attal confirme un durcissement des règles
© Lafargue Raphael/ABACA
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Gabriel Attal a confirmé le durcissement des règles d'indemnisation de l'assurance-chômage à partir du 1er décembre, qui passera de 18 à 15 mois à condition que le taux de chômage se maintienne en-dessous des 9%.
Dans une interview publiée samedi 25 mai dans les colonnes de La Tribune Dimanche, Gabriel Attal a annoncé que les règles d'indemnisation de l'assurance-chômage s'apprêtent à être durcies, à compter du 1er décembre dans l'objectif d'aller "vers le plein emploi" pour "valoriser encore plus le travail". Présentées cette semaine aux partenaires sociaux par la ministre du Travail Catherine Vautrin, ces nouvelles mesures annoncées par Gabriel Attal doivent permettre une économie de 3,6 milliards d'euros, ainsi que le retour de 90 000 personnes sur le marché de l'emploi. Un décret du gouvernement sera pris dans ce sens le 1er juillet.
Actuellement, il est nécessaire d'avoir travaillé au moins six mois au cours des 24 derniers mois pour ouvrir des droits au chômage. À compter du 1er décembre, il faudra avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour pouvoir être indemnisé, a indiqué le chef du gouvernement. La durée d'indemnisation, elle, passera de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans "dans les conditions actuelles", et ce, à condition que le taux de chômage continue d'évoluer entre 6,5% et 9% de la population active, a précisé Gabriel Attal qui souhaite "que les règles soient encore plus incitatives quand la croissance repartira davantage et que le taux de chômage diminuera".
"Bonus emploi sénior" et bonus-malus sur les contrats courts
Gabriel Attal a également annoncé la création d'un "bonus emploi sénior". Ce dernier doit permettre à tout sénior qui reprendrait un emploi "moins bien rémunéré que son emploi précédent", de pouvoir cumuler son nouveau salaire en y ajoutant son allocation chômage. Il "retrouvera ainsi sa rémunération initiale pendant un an", a expliqué le chef de l'exécutif. Quant à "la proposition des partenaires sociaux de créer un CDI sénior", Gabriel Attal s'est dit partant pour étudier cette solution et demandera à sa ministre du Travail "de lancer des négociations après l'été".
Concernant le système de bonus-malus sur les contrats courts aujourd'hui limités à sept secteurs d'activité, le Premier ministre a indiqué que ce dernier fera aussi l'objet d'un examen sur "l'opportunité de l'étendre en fonction de l'évaluation à conduire". "Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce système et à quel rythme", a-t-il détaillé.
Parlant d'une réforme qui n'est pas d'économie mais plutôt de "prospérité et d'activité" dont le gain "se mesurera par un nombre plus important de Français qui travailleront" pour permettre un meilleur financement de notre système, cette mesure a été fustigée par la CGT. "C'est vraiment une mesure anti-jeunes", a ainsi pointé du doigt Denis Gravouil, le négociateur sur l'assurance-chômage de la centrale de Montreuil qui a évoqué un gouvernement "totalement aligné sur les intérêts du patronat", rapporte BFMTV.
publié le 26 mai à 07h10, Kévin Comby, 6Medias