France

Mort de Nahel : la défense du policier fragilisée par un document officiel

© Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM - Le tribunal de Nanterre, le 3 juillet 2023.

Peu après les faits, une fiche d’intervention dressée laissait entendre que l’adolescent avait foncé sur les fonctionnaires de police, selon Le Parisien. Et ce, alors que la vidéo a remis en cause ses propos. Sa défense pourrait en sortir fragilisée.

Le policier auteur du tir mortel a-t-il menti ? Une fiche d’intervention remplie après le drame qui a coûté la vie à Nahel, à la suite d’un refus d’obtempérer mardi 27 juin à Nanterre, affirme que la voiture a foncé sur le policier. Une version remise en cause par une vidéo publiée peu après sur Twitter. Ce document écrit, qu’a pu consulter Le Parisien, pourrait mettre à mal la défense du policier.

Cette fiche dite "Pégase" a été rédigée par un opérateur du centre de commandement. L’agent écrit : "Le fonctionnaire de police s’est mis à l’avant pour le stopper. Le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire."

Mensonge ou mauvaise communication ?

Ces écrits sont contredits par la vidéo d’un riverain publiée peu après le drame sur Twitter. Les policiers sont sur le flanc gauche de la voiture. Florian M., le policier auteur du tir mortel, se trouve au niveau de l’aile avant gauche. Lorsque Nahel redémarre, l’agent recule et tire sur le jeune homme. Le lendemain, le parquet de Nanterre, a requis la mise en examen et le placement en détention provisoire du policier poursuivi pour "homicide volontaire".

Reste à déterminer qui est à l’origine de cette déclaration écrite : le policier ou une mauvaise communication avec le centre de commandement ? Face à ce soupçon de "mensonge" qui aurait pu être "lourd de conséquences" si "aucune vidéo des faits n’avait été filmée", l’avocat de la famille de Nahel avait déposé plainte contre X pour "faux en écriture publique". Jusque-là, l’infraction pénale n’avait pas été retenue par la justice.

Le fonctionnaire, un ancien membre de la Brav-M, a été entendu en audition libre le 27 juin dernier par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Il leur a alors rapidement expliqué qu’il en était à "son neuvième jour de travail consécutif" et a assuré que son tir n’avait pas de but mortel.

publié le 5 juillet à 20h13, Orange avec 6Medias

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