Mort de Nahel : une expertise acte l'absence de "danger imminent" pour le policier
© Urman Lionel/ABACA
Un rapport d'expertises, relayé par BFMTV jeudi 4 juillet, démontre que l'adolescent de 17 ans a bien redémarré la voiture volontairement mais que le policier, auteur du tir mortel, n'était pas en "danger imminent" au moment où il a fait feu.
Rebondissements dans l'enquête sur la mort de Nahel, cet adolescent de 17 ans tué par un tir policier au volant d'une voiture, au cours d'un refus d'obtempérer, à Nanterre le 27 juin 2023. Une reconstitution des faits a eu lieu début mai de cette année. Le rapport d'expertise, que relaie BFMTV, conclut que Nahel a bien redémarré le véhicule volontairement, qu'il n'a pas reçu de coup au visage malgré ce qu'ont pu dire les témoignages, mais que Florian M., le policier auteur du tir mortel, n'était pas dans une situation de "danger imminent" au moment où il a fait feu.
L'expert en accidentologie, qui a rédigé ce rapport de plus de 150 pages, stipule dans ses conclusions que le "volant n'a pas été tourné" vers les policiers, qu'il "n'y avait pas de risque d'écrasement" et que "l'accélération a été de faible intensité".
L'avocat du policier réagit aux nouveaux éléments
Le 9 novembre dernier, lors d'une audition par les juges d'instruction, Florian M. – mis en examen pour homicide volontaire – avait indiqué avoir tiré après s'être "senti partir en arrière, poussé par le véhicule vers le mur qui se trouvait assez près derrière" lui. C'était la base de sa défense. Franck Liénard, son avocat, a réagi aux derniers éléments auprès de BFMTV : "Il n’appartient pas à l’expert automobile d’apprécier le danger ressenti par un fonctionnaire de police expérimenté." Et d'ajouter : "Nous rappelons le caractère secret (de ces conclusions) qui ne devraient pas être débattues médiatiquement."
Dans le rapport d'expertise figurent également des déclarations du médecin légiste, qui a aussi assisté à la reconstitution des faits. Il a expliqué n'avoir constaté "aucune ecchymose du visage ni du crâne" ni "aucune plaie" sur le corps de Nahel. "Si des coups ont été portés sur la victime, ce sont des coups qui n'ont pas laissé de trace visible donc qui n'ont pas été appuyés", a-t-il également précisé. Et de conclure : "Ce type de coup ne peut pas sonner la victime au point de lui faire perdre le contrôle de ses gestes."
Les témoins du drame, dont les deux passagers à bord de la voiture avec Nahel, avaient assuré que l'adolescent avait été victime de trois coups de crosse au niveau du visage et que cela l'avait sonné, au point de le faire redémarrer involontairement.
publié le 4 juillet à 12h37, Maeliss Innocenti, 6Medias