France

Isère : une guerre de l’eau déclarée entre un paysan et des jardiniers

© Annija U / Pexels / Photo d'illustration

À Meylan en Isère, l’association de Folle Avoine qui regroupe 80 jardins partagés est en conflit avec un paysan qui a détourné une source de montagne.

Marcel Pagnol aurait-il pu écrire une autre histoire autour d’une source iséroise ? Elle est en tout cas au cœur d’un conflit à Meylan en Isère, sur les flancs du massif de la Chartreuse explique Le Parisien. L’eau de la source montagneuse permettait d’arroser les 80 jardins partagés de l’ancien monastère du Clos des Capucins. Mais désormais, les tuyaux sont à sec.

"La source a été détournée par un paysan en amont des jardins ! On vit une véritable guerre de l’eau", s’indigne Gilles Rosalia, président de l’association de Folle Avoine qui gère ces jardins partagés depuis 1977. D’ordinaire, une convention encadre l’utilisation de cette source à 84 % pour les jardins et 16 % pour l’agriculteur. Mais un agriculteur n’était pas de cet avis et s’est approprié l’exclusivité de l’eau pour ses bêtes grâce à un système d’entonnoir. Il n’a pas voulu répondre aux sollicitations du Parisien sur cette affaire.

L'agriculteur a demandé à la mairie d’être reconnu comme le propriétaire de la source

La mairie de la commune de Meylan a révélé que l'agriculteur a déposé une plainte et revendiqué la propriété de la source. Ce que le maire Philippe Cardin réprouve puisqu’il déclare : "C’est pourtant grâce aux centaines d’euros de travaux de la mairie que la source coule correctement aujourd’hui".

Quant à Gilles Rosalia, il déplore cette situation qui empêche les personnes âgées d’arroser correctement leurs jardins, qui doivent faire des allers-retours avec un arrosoir à la fontaine : "Certains sont fatigués et en colère. Des récoltes ont été perdues. Onze personnes ont ainsi rendu leur jardin. La situation n’est plus tenable." Il pense aussi que certains habitants détournent l’eau de la source pour alimenter leurs piscines. "Le chacun pour soi va nous mener droit dans le mur, surtout avec la multiplication des sécheresses", conclut-il.

publié le 8 octobre à 10h40, Capucine Trollion, 6Medias

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