France

École : des professeurs accusés d’insulter leurs élèves souffrant de troubles de l'apprentissage sur les réseaux sociaux

Des élèves dits “DYS” ou diagnostiqués TDAH sont raillés sur Twitter par leurs professeurs, selon France Info. Le ministère de l’Éducation nationale a saisi une inspection académique sur la question

Des instituteurs raillent leurs élèves souffrant de troubles de l’apprentissage sur les réseaux sociaux. Dans une enquête parue ce vendredi 28 avril, France Info rapporte que des signalements ont été transmis au ministère de l’Éducation nationale envers des enseignants qui se moquent d'élèves dyslexiques ou atteints de troubles cognitifs, notamment sur Twitter.

Tout commence à la fin du mois février dernier, lorsque Géraldine Chavrier, juriste et maman d'une fille diagnostiquée TDAH (trouble déficit de l'attention), saisit le secrétariat d'État chargé des personnes handicapées, après une série de tweets visant des enfants en difficulté. Les cibles principales, selon France Info, sont les élèves dits “DYS”, présentant des problèmes pour lire, écrire, calculer.

Rapidement, elle se rend compte que la personne qui insulte ces élèves sur internet est une enseignante, professeure de français d'un collège public du Calvados, selon France Info. “Je suis tombé sur deux tweets d'un enseignant. (...) J'ai fouillé davantage et j'ai été stupéfaite de tomber sur un nombre considérable de messages concernant les “DYS”, les TDAH et leurs parents", a confié la mère de famille au média en ligne. Elle décrit des messages voulus humoristiques, mais souvent “tournés vers l'humiliation de l'enfant ou du parent”.

Pas de sanction prononcée

"Je viens de finir mon étude sur les élèves TDAH. De manière très surprenante, 90 % de ces enfants ont des parents qui ont oublié de les éduquer", dit notamment un des tweets de l’enseignante aimé 563 fois. Et ce cas ne serait pas isolé. En effet, il y aurait tout un groupe de professeurs frondeurs qui critiquent sur les réseaux sociaux la politique inclusive voulue depuis plusieurs années dans les établissements scolaires. Bien que parfois, cette politique soit remise en question de manière constructive - comme par Serge Thomazet, chercheur associé au laboratoire ACTé (Activité, connaissance, transmission et éducation) à l’Université Clermont-Auvergne, qui a par exemple expliqué dans Libération que la “question n’est pas de continuer à mettre des rustines” pour l’intégration d’élèves souffrant de ces troubles, mais que “tout le système changer” - ces bassesses ne font pas avancer le débat.

Le ministère de l'Éducation nationale a confirmé, à France Info, avoir été saisi et qu’une inspection académique avait été déclenchée localement. Celle-ci s’est soldée par "un rappel formel de l'enseignant à ses obligations" sans qu’une sanction ne soit prononcée. Pas sûr que cela refroidisse les délateurs.

publié le 28 avril à 16h09, Orange avec 6Medias

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