France

Colère des agriculteurs : le convoi Agen-Paris bloqué, l'aéroport Toulouse-Blagnac perturbé... le point sur la situation

© Capture d'écran BFMTV - Le convoi reliant Agen à Paris a été arrêté mardi 30 janvier par les policiers.

Le convoi des agriculteurs en colère devant rallier Agen à Paris, en passant par Rungis, avait repris sa route mardi 30 janvier, après avoir été arrêté à plusieurs reprises par les forces de l'ordre. Il devrait se rassembler vers Vierzon.

Plusieurs interruptions qui n’entament pas leur détermination. Les agriculteurs du convoi partis d’Agen (Lot-et-Garonne) ont poursuivi leur chemin vers Paris après avoir été bloqués par un barrage policier, comme l’a rapporté BFMTV, mardi 30 janvier, à l’aube. La scène s’est produite sur l’autoroute A20, à Bessines-sur-Gartemps (Haute-Vienne). "On s’est fait piéger, c’est une honte absolue", avait déploré Karine Duc, membre de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.

Finalement, les 200 tracteurs en route vers la capitale, en passant par le marché de Rungis (Val-de-Marne), ont emprunté la nationale 20 pour éviter les barrages policiers. "On ne va plus s’arrêter jusqu’à Paris. C’est le premier et le dernière piège qu’ils nous tendent", a expliqué un membre du convoi à BFMTV. Les tracteurs ont été arrêtés une seconde fois dans la matinée, avant de pouvoir se rediriger vers l'A20 aux alentours de 10 heures. Selon les déclarations de l'entourage de Gérald Darmanin à BFMTV, le ministre et la présidence de la confédération rurale du Lot-et-Garonne ont convenu que le convoi pourrait se regrouper à Vierzon, dans le Cher.

Le discours de Gabriel Attal à l’Assemblée nationale attendu

Ces actions s'inscrivent dans un vaste mouvement de colère des agriculteurs. Le gouvernement, qui a déjà présenté plusieurs mesures pour apaiser la situation, n’a pas réussi à éteindre l’incendie social. Le Premier ministre Gabriel Attal a profité de son discours de politique générale pour évoquer cette colère du secteur.

"Notre agriculture est une force (…) il doit y avoir une exception agricole française", a estimé le nouveau Premier ministre, arrivé il y a trois semaines à Matignon. "L’agriculture doute, nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté", a-t-il poursuivi à l’occasion de cette prise de parole. Le chef du gouvernement a également assuré que "toutes les aides PAC" allaient être versées sur "les comptes bancaires des exploitants" d'ici le 15 mars prochain. L’ancien ministre de l’Éducation nationale a aussi confirmé la création d’un "fond d’urgence" à destination des viticulteurs.

Après la prise de parole du Premier ministre, l=1eme syndicat de la Confédération paysanne a lancé un appel au blocage des "lieux où s’exercent cette pression" sur les prix. "Les centrales d'achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de la valeur », sont pointés par le syndicat.

Des "CRS armés", la ligne rouge fixée par Darmanin franchie à Toulouse ?

Le convoi en route vers le marché de Rungis “va passer la nuit entre Vierzon et Orléans, a annoncé le président de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, d'après BFMTV. Sur les images diffusées, il était possible de voir le convoi bloqué, un barrage de policiers les empêchant d’avancer. Le convoi était parti tôt ce mardi matin, vers 5h30, après une nuit passée à Limoges. "On a les CRS armés qui ont des troupes conséquentes avec des blindés, qui sont là pour nous cueillir. On a négocié, fait en sorte que le trajet se passe correctement, on s’est fait piéger", déplorait Karine Duc lors du premier barrage. Le convoi devait rejoindre la capitale mardi après-midi.

Plus tard dans la matinée, vers 10h30, le préfet d'Occitanie et Haute-Garonne a fait savoir sur X que plusieurs convois d'agriculteurs étaient arrivés aux alentours de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, ce qui entraîne des "perturbations" dans le secteur. La tension pourrait monter avec les forces de l'ordre, Gérald Darmanin ayant expliqué que le blocage des aéroports à Paris ou en province constituerait une "ligne rouge". Comme le relaie RTL, une fumée noire, causée par l’incendie de pneus au niveau d'un rond-point, était visible en fin d’après-midi à proximité de l’aéroport. Selon les informations de BFMTV, le renseignement territorial a recensé au moins 122 actions sur le territoire pour cette journée de mardi. Au total, sept autoroutes étaient fermées dans la région parisienne, selon un point réalisé par Bison Futé à 18h. Dans la soirée de mardi, la sécurité a été de nouveau renforcée sur plusieurs routes autour de la capitale. Selon BFMTV, l'A1, l'A6, l'A10 et l'A13 étaient concernées par le déploiement de CRS.

publié le 30 janvier à 10h45, Ambre Deharo, Antoine Grotteria, 6Medias

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