Faits divers

Tags de cercueils à Paris: deux suspects moldaves remis en liberté

Des tags appliqués au pochoir sur la façade de l'AFP, le 20 juin 2024

© Alain JOCARD, AFP - Des tags appliqués au pochoir sur la façade de l'AFP, le 20 juin 2024

Les deux ressortissants moldaves soupçonnés d'avoir été payés pour taguer en juin à Paris des cercueils accompagnés d'une mention de l'Ukraine ont été remis en liberté mercredi, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Le juge d'instruction chargé du dossier a accepté leur demande de mise en liberté. Le parquet peut toutefois faire appel, sous dix jours.

Ils sont soupçonnés d'avoir tagué des cercueils au pochoir et à la peinture rouge, accompagnés des inscriptions "Stop the Death, Mriya, Ukraine" sur les façades notamment du journal le Figaro et de l'Agence France-Presse. En ukrainien, "mriya" signifie "rêve".

Depuis le 22 juin, il sont mis en examen pour dégradations et participation à (une) entreprise de démoralisation de l'armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix. Ils étaient depuis en détention provisoire.

Ces infractions ont été retenues par le parquet de Paris lors de l'ouverture d'une information judiciaire. Initialement, l'enquête avait été ouverte pour dégradation en réunion et association de malfaiteurs.

"Nos clients sont soulagés d'être libérés, mais restent scandalisés d'avoir dû subir quatre mois de prison en application d'un texte sur la démoralisation de l'armée tombé en désuétude depuis la guerre d'Algérie", ont réagi auprès de l'AFP leurs avocats, Mes Emmanuel de Dinechin et Louis Gloria.

Selon leurs premières déclarations rapportées par plusieurs sources proches du dossier, les deux suspects moldaves ont affirmé avoir été payés une centaine d'euros pour réaliser ces tags.

Cette série de tags a fait écho à plusieurs autres affaires récentes, dont certaines ont connu un fort retentissement médiatique, en lien avec la guerre en Ukraine et entre le Hamas et Israël.

Parmi elles, les étoiles de David taguées sur des murs en région parisienne, les mains rouges peintes sur le mémorial de la Shoah à Paris, et les "faux cercueils" déposés sous la Tour Eiffel. Moscou est soupçonné d'être derrière ces actes de déstabilisation.

Le 22 juin sur X, le ministre moldave des Affaires étrangères, Mihai Popsoi, avait condamné "fermement les tactiques hybrides de la Russie en France consistant à impliquer des citoyens de Moldavie dans des actes de vandalisme et d'incitation à la haine".

publié le 16 octobre à 20h07, AFP

Liens commerciaux