Enlèvement de Santiago : profil des parents, soins du nourrisson, interpellations... Le procureur dévoile de nouveaux éléments
© Capture d'écran BFMTV - Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, a lancé un appel aux parents de Santiago.
Dans une nouvelle conférence de presse ce jeudi 24 octobre, le procureur de la République de Bobigny a livré de nouveaux éléments sur la disparition du petit Santiago, bébé prématuré qui pourrait avoir été enlevé par ses parents en Seine-Saint-Denis, désormais recherchés en Belgique.
Les autorités belges et la police française sont à pied d'oeuvre pour retrouver Santiago, nourrisson grand prématuré disparu d'une maternité en Seine-Saint-Denis mardi matin. Ses parents sont soupçonnés de l'avoir enlevé et d'avoir pris la fuite en Belgique, où un avis de recherche national à été émis. Alors que chaque heure compte pour sauver la vie de l'enfant à la condition fragile, le procureur de la République de Bobigny, Éric Mathais, a fait un point sur l'enquête dans une nouvelle conférence de presse ce jeudi 24 octobre.
Un "abus d'exercice parental"
"Les parents n'ont toujours pas été retrouvés", a indiqué le procureur, qui a précisé n'avoir "aucun élément précis sur la localisation" du couple et de l'enfant. Le magistrat a néanmoins dévoilé de nouvelles informations sur les parents, qui bien qu'encore titulaires de l'autorité parentale, peuvent être reconnus coupables d'un "abus d'exercice de l'autorité parentale" et donc d'"enlèvement", a-t-il pointé, soulignant que l'enfant a été privé de soins vitaux et "mis dans un sac".
"Il y a toujours un espoir de retrouver le bébé vivant"
Le procureur a rappelé que Santiago, âgé de 19 mois et né bien avant terme, avait besoin de soins poussés : il doit "être réchauffé par une couveuse, sous monitoring et sonde gastrique, assisté dans son alimentation avec un lait pour prématuré spécifique", a-t-il énuméré. Et Éric Mathais de lancer un appel au couple et toute personne à leurs côtés : "S'ils m'entendent, ils doivent pour le bien de leur bébé, le conduire immédiatement à l'hôpital le plus proche". "Il y a toujours un espoir de retrouver le bébé vivant", a-t-il cependant ajouté.
Des parents français aux casiers judiciaires chargés
De nouveaux éléments sur le profil des parents, dont une partie a été dévoilée par TF1 ce jeudi, ont également été confirmés par le procureur. Tous deux sont nés en France, de nationalité française, ils résidaient à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La mère de Santiago, 25 ans, possède un casier judiciaire fourni, condamnée à trois reprises, pour vol avec effraction en 2019, des faits de recel de vols en mai 2024 et tout récemment, en avril dernier, pour vol avec effraction.
Âgé de 23 ans, le père de l'enfant, lui, a également plusieurs condamnations à son actif, pour vols aggravés, usage de stupéfiants et vol par effraction. Il avait écopé d'une peine d'emprisonnement en avril dernier pour vol avec effraction et conduite sous stupéfiants.
Des "réquisitions de mandat d'arrêt sont prises pour permettre l'émission d'un mandat d'arrêt européen et une diffusion plus large aux fins d'arrestation par Interpol", aussi indiqué le magistrat à propos des deux parents.
Deux suspects ont reconnu avoir accompagné les parents et le bébé en Belgique
Éric Mathais également apporté des précisions sur l'avancée des interrogatoires des cinq personnes de l'entourage du coupe interpellées mardi. "Deux d'entre eux, dont le mineur, ont à ce stade reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur fuite en Belgique, avant de revenir dans la nuit", a-t-il révélé, alors que deux personnes étaient suspectées de s'être rendues en Belgique avec les parents.
Trois personnes déférées
"Une information est ouverte ce jour, confiée à deux juges d'instruction, des chefs d'enlèvement, séquestration et détention arbitraire d'un mineur de 15 ans en bande organisée, privation de soins ou d'aliments compromettants la santé d'un mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité, non-dénonciation de mauvais traitements ou de privation infligée à un mineur de 15 ans et non-dénonciation de crime", a ajouté le procureur à propos des proches du couple. Le placement en détention provisoire de trois d'entre eux, un mineur et deux adultes, a été requis. La femme et les deux hommes devraient être présentés à juge d'instruction en vue d'une mise en examen. La garde à vue des deux autres suspects a été levée.
publié le 24 octobre à 16h53, Joanna Wadel, 6Medias