Culture

Emmanuel Macron, Michel Barnier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko… Les hommages à Michel Blanc se multiplient

© Sylvain Lefevre/ABACA

L'acteur et réalisateur français, connu notamment pour ses rôles dans la trilogie des "Bronzés", "Marche à l'ombre", "Tenue de soirée" ou encore "Grosse fatigue", est décédé à l'âge de 72 ans. Les hommages de toutes parts se multiplient depuis l'annonce de sa disparition.

Acteur aussi à son aise dans la comédie (Les Bronzés, Viens chez moi j'habite chez une copine…) que dans les films plus sombres (Monsieur Hire…), Michel Blanc, également réalisateur de cinq films dont Marche à l'ombre (1984) et Grosse Fatigue (1994), était un pilier du Splendid. Longtemps indissociable de ses amis de la troupe - Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel… - Blanc avait réussi à se défaire de l'hyper encombrant (et cultissime) personnage de Jean-Claude Dusse dans la trilogie des Bronzés, pour se frayer, dans le cinéma français, un chemin aux multiples virages. On se souvient notamment de ses rôles à contre-emploi dans Tenue de soirée de Bertrand Blier, ou dans Monsieur Hire, inquiétant protagoniste éponyme du film de Patrice Leconte. Nommé à sept reprises aux César (en tant qu'acteur, réalisateur ou scénariste), Michel Blanc avait décroché la récompense en 2012 dans la catégorie "second rôle" pour L'Exercice de l'État.

Un choc

L'annonce de sa mort dans la matinée du 4 octobre a été un choc. De très nombreux posts sur les réseaux sociaux ont témoigné de l'immense popularité de l'acteur auprès du public, unanimement bouleversé par sa disparition. Parmi les premiers à réagir, son ami de toujours et complice du Splendid, Gérard Jugnot, a posté sur son compte Instagram un message déchirant : "Putain Michel, qu'est-ce que tu nous as fait ?" En milieu de matinée, il s'est exprimé sur RTL : "Il avait un sens du dialogue absolument génial, c'est ça d'ailleurs qui a fait la force du groupe". Il était "le Woody Allen français" estime Jugnot. Autre pilier du Splendid, Josiane Balasko a également publié un hommage sur Instagram : "Michel mon pote mon frère mon partenaire", accompagné d'une photo de l'acteur. L'acteur Bruno Moynot, inoubliable Monsieur Preskovic du Père Noël est une ordure et amateur de "crêpe au suc" dans Les Bronzés font du ski, a partagé une photo de Michel Blanc sur son compte Instagram. "Michel ! Je n'y crois pas ! Effondré", écrit-il. Sur le compte Instagram de la troupe du Splendid, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot se sont ensuite associés "d'une seule et unique voix pour exprimer leur douleur immense suite au décès de leur ami et compagnon Michel Blanc", remerciant le public pour ses "témoignages de soutien et d'amitié" et demandant le respect de leur "silence et recueillement".

Le réalisateur des Bronzés, Patrice Leconte, a fait part de son émotion sur RTL : "Je n'arrive pas à imaginer qu'il ne soit plus là comme souvent quand les gens partent d'une manière inattendue. Il y a une espèce d'incompréhension. Je revois tout ce qu'on a pu faire ensemble. C'était un type extrêmement singulier, assez secret en fin de compte".

Sur BFMTV, le comédien et réalisateur Jean-Michel Ribes s'est dit "très bouleversé" : "C'était un ami et c'était un comédien qui se déplaçait d'une manière formidable, il avait des couleurs de jeu extraordinaire, un second degré, une sensibilité (...) Il avait cette espèce de qualité d'être tragiquement drôle".

Sur X, l'acteur Pierre Niney salue un "immense acteur, drôle et profond, simple et touchant. Sa gentillesse et son talent m'avaient tant impressionné lors de mon premier tournage de film, j'avais 18 ans, je jouais son fils. J'ai su que je voulais être acteur grâce à ce genre de rencontre", écrit celui qui avait partagé, avec Michel Blanc, l'affiche du film Nos 18 ans, de Frédéric Berthe (2008).

Hommages de la classe politique

Du côté des politiques, le Président de la République, Emmanuel Macron, a posté sur X : "Il nous a fait pleurer de rire et ému aux larmes. Monument du cinéma français, Michel Blanc s'en est allé. Nos pensées vont à ses proches et à ses complices de jeu". le Premier ministre, Michel Barnier, s'est exprimé au micro de BFMTV : Michel Blanc était "un acteur qui nous a fait rire, beaucoup rire quelques fois et qui nous a émus aussi". La Ministre de la culture, Rachida Dati, a exprimé sur X sa "peine immense, à la mesure de son talent". "Devant la caméra de Bertrand Blier, de Robert Altman ou de Pierre Schoeller, Michel Blanc nous aura épatés par la variété de son jeu d'acteur, mais aussi par ses talents de réalisateur", ajoute-t-elle, concluant : "Le cinéma, le monde de la culture comme l'ensemble des Français ne l'oublieront jamais".

D'autres personnalités politiques ont réagi sur X : "Je le pensais éternel tellement il a toujours fait partie de nos vies. On a ri, on a pleuré, on a pleuré de rire. J'aime croire que, sur un malentendu, il pourrait toujours être là", écrit le secrétaire national du parti communiste Fabien Roussel. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, évoque un acteur à la "sensibilité à fleur de peau, qui donnait à chacune de ses interprétations une profondeur insoupçonnée". "Aujourd'hui nous perdons un complice, un repère, une icône", écrit de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau.

publié le 4 octobre à 12h44, Sabrina Guintini, 6Medias

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