Loi immigration : une macronie pas si unie… des députés pourraient voter contre
© Lafargue Raphael/ABACA - Emmanuel Macron pourrait devoir prendre des décisions à l'issue de l'épisode "projet de loi immigration"
Le projet de loi immigration est encore entre les mains de la commission mixte paritaire, mais des députés de la majorité imaginent déjà une version finale loin de ce qu’ils espéraient, et pourraient ainsi ne pas le voter, rapporte BFMTV.
Si le gouvernement affiche, en apparence, un front uni autour du projet de loi immigration de Gérald Darmanin, en coulisses, tout ne semble pas aussi simple en macronie. Entre une "quinzaine et une vingtaine" de députés de la majorité seraient assez réfractaires à l’idée de signer ce texte si l’exécutif venait à signer un accord avec la droite, révèle le site de BFMTV, lundi 18 décembre. "Ça va être au mieux très très juste et au pire, ça ne passe pas", a même confié un ministre de la partie gauche de la macronie. Une possibilité qu'Elisabeth Borne ne prend pas à la légère, puisqu'elle a convoqué ce lundi soir tous les députés de la majorité à Matignon.
Si la loi immigration n’est pas votée à cause de voix dissidentes au sein de la majorité, le retour de bâtons risque d’être assez violent. "Je veux bien qu'on nous appelle au compromis mais on n'est pas responsable des erreurs de Darmanin", a pour sa part commenté un député Renaissance.
Plusieurs députés issus de la majorité, qui témoignent à visage découvert, reconnaissent que cette loi immigration fait traverser un moment difficile à l’ensemble du camp présidentiel. "Quoi qu'il se passe, c'est sûr qu'on ne va pas voter totalement ce qu'on aurait souhaité", a concédé le député Modem Vincent Bru, qui a l’intention de voter pour. "Je comprends bien que pour certains, ce soit difficile et qu'il y ait des difficultés."
Florent Boudié, le principal maillon de la chaîne ?
L’aile gauche de la majorité pourrait toutefois mettre de l’eau dans son vin si le texte auquel aboutira la commission mixte paritaire venait à être expurgé des mesures les plus "dures". Ce qui n’est pas gagné. Le hic, pour les députés concernés, c’est qu’ils ont donné mandat à Florent Boudié, rapporteur général du projet de loi immigration et membre de la commission mixte paritaire (qui se réunit ce lundi à partir de 17 heures), pour négocier en leur nom. En théorie, ils devraient donc le suivre mais, en pratique…
publié le 18 décembre à 14h20, Maeliss Innocenti, 6Medias