Les ministres de la Justice et de l'Intérieur ont présenté leur plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, les syndicats réagissent
© Coust Laurent/ABACA - Bruno Retailleau et Didier Migaud.
Didier Migaud et Bruno Retailleau ont annoncé vendredi 8 novembre leur plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, au cours d'un déplacement à Marseille. Une liste de mesures critiquée par certains syndicats de magistrats, rapporte BFMTV.
Au cours d'un déplacement conjoint à Marseille, le ministre de la Justice, Didier Migaud, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, ont annoncé, vendredi 8 novembre, leur plan de lutte contre le trafic de stupéfiants. Au menu de ce vaste programme, plusieurs propositions qui, bien qu'allant "dans le bon sens" pour le syndicat de police Alliance, ne sont pas au goût de tout le monde.
Instauration d'une "cellule de coordination nationale", renforcement des effectifs des équipes du parquet de Paris travaillant sur la lutte contre la criminalité organisée, création d'"une infraction d'association de malfaiteurs au niveau criminel", voilà pour les grandes lignes de ce programme. Interrogé sur France Info à ce sujet, l'ancien candidat des écologistes à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, a salué ces mesures : "C'est bien parce que ça concentre les moyens et ça donne plus de puissance."
Une criminalité "beaucoup plus protéiforme"
Du côté du Syndicat de la Magistrature, on déplore le fait que le gouvernement s'inquiète, à raison, de la participation des mineurs au narcotrafic mais "ne cherche pas à entendre les professionnels" à ce sujet. Ils critiquent également une certaine sur-focalisation sur la répression. Le syndicat rappelle également les suppressions de postes d'éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, le "manque de moyens", ou encore la "misère sociale".
L'Union Syndicale des Magistrats a, quant à elle, critiqué l'approche du gouvernement sur le narcotrafic, calquée sur la question terroriste. Selon l'USM, la criminalité liée au trafic est "beaucoup plus protéiforme", passant des stupéfiants au proxénétisme, au trafic d'armes, etc., contrairement au terrorisme.
publié le 9 novembre à 14h16, Gabriel Gadré, 6Médias