Narcotrafic : Didier Migaud ne valide pas le terme de "mexicanisation"
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Le garde des Sceaux a présenté son plan contre la criminalité organisée avec le ministre de l’Intérieur. Il prône la création de nouvelles places de prison et l’isolement des narcotrafiquants dans les centres pénitentiaires.
Alors que des magistrats ainsi que le ministre de l’Intérieur assurent que la France connaît une "mexicanisation" à cause du trafic de drogue, Didier Migaud ne valide pas ce terme. Il reconnaît que le trafic de drogue est "une menace gravissime qui nécessite une réponse ferme de l’État", au micro de France Inter, France Télévision et Le Monde, dimanche 10 novembre.
Le ministre de la Justice a présenté son plan pour lutter contre le narcotrafic vendredi, alors en déplacement à Marseille avec Bruno Retailleau, rapporte Le Parisien. Les deux hommes ont assuré qu’une proposition de loi allait être débattue en début d’année, le 27 janvier 2025, au Sénat.
De nouvelles places en prison
Didier Migaud a assuré vouloir la création d’une "cellule de coordination nationale" contre le narcotrafic afin de mieux lutter contre ce fléau à toutes les échelles. Pour lui, il faut "renforcer les moyens à la fois du parquet, et renforcer le siège. Il ne suffit pas d’investiguer, il faut aussi que nous puissions juger". C’est pour cela que le ministre de la Justice plaide pour la création d’un "parquet national" de lutte contre la criminalité organisée, à l’image de ce qui existe déjà pour le terrorisme.
Mais une fois jugés, les trafiquants de drogue se retrouvent dans des prisons surchargées, ou ne font aucun séjour en prison à cause du manque de place. En effet, la surpopulation carcérale est estimée à 127,3 % (chiffres du 1er octobre 2024). Selon Le Monde, plus de 3 600 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé au sol.
Cette surpopulation ne permet pas un bon encadrement des détenus, ce qui conduit à des dérives. "Il est inacceptable qu’on puisse commanditer des meurtres depuis une prison", martèle le ministre de la Justice, qui souhaite pouvoir "isoler" les narcotrafiquants "dans des quartiers spécifiques". Il milite aussi pour un meilleur système de brouillage des téléphones. Pour cela, il faudrait donc respecter la promesse faite par Emmanuel Macron en 2017 de construire 15 000 places de prison supplémentaires d’ici à 2027. Mais seules 4 500 places ont été construites. Bien que Didier Migaud estime que la promesse est impossible à tenir, il estime pouvoir "rattraper pour partie" ce retard en faisant des propositions au Parlement pour recourir à "des procédures exceptionnelles", afin de passer outre les oppositions locales.
publié le 11 novembre à 09h03, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias