Le président du Sénat Gérard Larcher laisse planer la menace d’une motion de censure du gouvernement
© Lemouton Stephane/Pool/ABACA - Gérard Larcher et Emmanuel Macron
Interrogé par La Tribune du dimanche du 12 mai, Gérard Larcher est revenu sur le bilan actuel d’Emmanuel Macron. Le président du Sénat évoque la possibilité d’une motion de censure.
Dans un entretien accordé à La Tribune du dimanche, le président du Sénat Gérard Larcher n’a pas été tendre avec le président de la République Emmanuel Macron. Alors que ce dernier est au pouvoir depuis maintenant sept ans, le ténor des Républicains a tenu à pointer du doigt le bilan présidentiel.
Dès le début de l’échange, Gérard Larcher ne mâche pas ses mots en parlant d’Emmanuel Macron : “Il est décevant. J'ai l'impression qu'on ne perçoit pas le même pays, qu'on ne ressent pas la même France. Trois sujets me semblent être l'illustration d'un déni de réalité d'Emmanuel Macron.” Ces trois sujets évoqués par le président du Sénat sont l’école, la santé et l’autorité de l’État. Pour le premier sujet, il dénonce “un problème de transmission des valeurs, de respect de l'autorité du maître, de préservation de la laïcité, notamment dans le public". Au sujet de la santé, Gérard Larcher parle d’une véritable dégradation du secteur et s’inquiète de la situation des Ehpad. Enfin, il a mentionné le meurtre de Matisse, adolescent tué le 27 avril à Châteauroux : il estime que l’État n’a pas été à la hauteur de la situation.
Une motion de censure évoquée
À l’approche du vote du budget 2025, le président de Sénat a laissé planer une menace de motion de censure. Il explique : "La décision d'une censure appartient aux députés. Mais si la trajectoire pour 2025 ressemble à celle qui nous a été proposée en 2024, je ne vois pas comment on pourra l'accepter.” Si jamais cette motion de censure venait à être votée, Gérard Larcher n’imagine que deux solutions pour Emmanuel Macron : “Soit il est capable de recomposer une majorité et de partager une trajectoire de redressement du pays, soit il dissout”, a-t-il déclaré.
publié le 12 mai à 16h20, Thélio Courric, 6Médias