Economie : inquiétudes au Medef après les premières annonces du gouvernement
© Lafargue Raphael/ABACA - Patrick Martin n'a pas caché son mécontentement.
Patrick Martin, le président du Medef, n’a pas caché aux Echos son mécontentement après des annonces du gouvernement qu’il juge défavorables aux entreprises.
Les premières annonces concernant le budget 2024 provoquent l'inquiétude de membres du Medef. Certains seraient même "assez inquiets", selon Patrick Martin, son président. Dans un entretien accordé aux Echos, il évoque "plusieurs signaux" qui ne vont pas dans le sens d’une politique favorable aux entreprises. "Je pense bien entendu à la taxation des gestionnaires d’infrastructures de transport", détaille-t-il. Dans son viseur, la taxe annoncée la semaine dernière par le gouvernement qui visera plus particulièrement l’aérien et les autoroutes.
Pour Patrick Martin, ça ne fait pas un pli : ces décisions "suscitent des crispations". Il en va de même pour "l’annonce de l’augmentation du versement mobilité des entreprises franciliennes pour financer les transports en commun, qui va leur coûter 400 millions de plus par an, et ce, avec le soutien du gouvernement". Il s’interroge également à propos des "moyens annoncés pour l’hôpital public et pas pour l’hôpital privé".
"Ponction inacceptable"
Dans l’interview, il ne cache pas non plus son mécontentement à propos de l’idée visant à récupérer au moins un milliard d’euros dans les caisses excédentaires de l’Agirc-Arrco, régime des retraites complémentaires du privé. L’enveloppe permettrait de revaloriser les petites pensions. "Il n’est pas question que l’Agirc-Arrco, qui a été très bien géré dans des périodes très difficiles, devienne une variable d’ajustement pour les régimes gérés par l’Etat", dénonce le patron des patrons.
Sur ce dossier, comme sur celui de l’Unédic, "c’est l’épreuve de vérité avec l’Etat quant à l’avenir du paritarisme de gestion auquel le Medef est viscéralement attaché". Il n’est pas le seul. Jeudi 28 septembre, les syndicats ont également dénoncé une "ponction inacceptable" des recettes de l’Unédic par le gouvernement. Une déclaration cosignée avec le patronat.
publié le 3 octobre à 09h35, Cathy Gerig, 6Medias