Assurance-chômage : le Medef veut durcir les conditions d’affiliation des intermittents du spectacle
© Steve Buissinne de Pixabay
Mercredi 6 novembre, les syndicats ont reçu un projet de texte sur les nouvelles règles d’indemnisation de l’assurance-chômage. Parmi les propositions, le patronat préconise de relever le nombre minimal d'heures travaillées par les intermittents du spectacle.
Dans son projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de trouver des "mesures permettant de générer annuellement 400 millions d’euros d’économies supplémentaires". Pour répondre à ces attentes très élevées, le patronat et les syndicats ont prévu une nouvelle séance de négociation sur l’assurance-chômage, vendredi 8 novembre. Parmi les nombreuses mesures qui devraient être discutées, on en retrouve une concernant directement les intermittents du spectacle. Comme l’a rapporté Les Échos, les représentants des entreprises suggèrent de durcir le régime des intermittents du spectacle en portant de 510 à 610 heures le nombre d'heures de travail nécessaire par an pour être indemnisé.
Mais si la proposition a été signée le 23 novembre 2023 par le patronat et la CFDT, FO et la CFTC dans le cadre du projet d'"avenant à l'accord sur l'assurance-chômage", elle risque d’agacer de nombreux individus concernés. "Le Medef veut rallumer la guerre sur ce dossier à un moment où le secteur va mal. Si l’on applique cette règle c’est un artiste sur deux, et un technicien sur quatre qui sera touché", a ainsi alerté Denis Gravouil lors d’un échange avec Le Parisien. Le négociateur de la CGT a également appelé les intermittents à se rassembler, vendredi 8 octobre, devant le siège de l’Unédic où ont lieu les négociations.
Un mouvement massif attendu ?
Selon les informations des Échos, cette proposition du Medef ne serait qu’un coup de pression sur les syndicats puisqu’elle n’aurait aucune chance d’aboutir. En effet, un tel changement provoquerait un mouvement massif de contestation similaire à celui qui avait eu lieu en 2003. Difficile donc d'imaginer que des syndicats valident la proposition du patronat alors qu'ils sont engagés dans d’autres discussions avec les organisations professionnelles du spectacle qui pourraient être impactées par le projet d’avenant.
publié le 8 novembre à 07h55, Tanguy Jaillant, 6Medias