À l’Assemblée nationale, les macronistes et le RN ont passé plusieurs "petits deals" pour obtenir des postes-clés
© Abdullah Firas/ABACA - Sébastien Chenu, élu président de la commission d'apurement des comptes de l'Assemblée nationale
En plus de l’élection surprise du député RN Sébastien Chenu à la tête de la commission d’apurement des comptes de l’Assemblée nationale grâce, sans doute, à des voix macronistes, plusieurs membres du camp présidentiel ont bénéficié du désistement de candidats RN pour obtenir des postes importants. Des "petits deals" qui provoquent l’indignation à gauche.
Contre toute attente, le vice-président du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu a été élu, mercredi 2 octobre, président de la commission d’apurement des comptes de l’Assemblée nationale. L’élu du Nord a battu au troisième tour Philippe Brun, candidat du Nouveau Front populaire (NFP). Les deux candidats ont obtenu chacun cinq voix, Sébastien Chenu l’a emporté car il est plus âgé que son adversaire, comme le prévoit le règlement de l’Assemblée, rapporte Le Figaro.
Une élection que Philippe Brun a déploré dans un message publié sur X : "Le RN vient de gagner la présidence de la commission chargée d’apurer les comptes de l’Assemblée, grâce au vote des députés macronistes qui m’ont fait battre. Qu’on ne vienne plus nous parler de front républicain !" En effet, il n’y a que trois députés RN sur quinze membres au sein de la commission. Sébastien Chenu a reconnu lui-même qu’il a bénéficié de "deux voix venues d’ailleurs".
Plusieurs macronistes élus après le désistement de candidats RN
Selon le Rassemblement national, rien n’était prévu. "Aucun deal n’a été passé avec les macronistes. Cette élection était impossible à imaginer. Il y a dix chapelles différentes en macronie, on ne comprend plus rien et nous ne pouvons pas avoir d’interlocuteur fiable", a confié un cadre du parti de Marine Le Pen.
D’autres “petits deals” entre le camp présidentiel et le RN ont été passés pour l’obtention de plusieurs postes-clés. À l’image de la présidence de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée. Juste avant le troisième tour, le député RN Emmanuel Taché de la Pagerie s’est retiré pour permettre l’élection de la macroniste Véronique Riotton. Même scénario à la commission des affaires européennes où Pieyre-Alexandre Anglade est réélu président après le désistement du candidat RN avant le troisième tour, ou encore à la délégation aux droits des enfants.
publié le 3 octobre à 11h40, Lilian Moy, 6Medias