Monde

Paludisme : une bactérie pour lutter contre la maladie découverte dans l'intestin des moustiques ?

La recherche contre le paludisme vient peut-être de connaître une avancée majeure, indique "Le Monde". Une équipe de chercheurs a découvert dans l'intestin des moustiques une bactérie susceptible d'empêcher le développement du parasite responsable de la maladie.

Un espoir dans la lutte contre le paludisme ? Une découverte importante aurait été faite par une équipe de chercheurs espagnols, britanniques, burkinabés et américains de l'École de santé publique Johns Hopkins Bloomberg à Baltimore (États-Unis) et du laboratoire britannique GSK, explique Le Monde, vendredi 25 août. Une bactérie nommée Delftia tsuruhatensis TC1 permet d'empêcher le développement, à un stade très précoce, du parasite responsable de la maladie, qui se transmet par des piqûres de moustique. Le paludisme a touché 247 millions de personnes dans le monde en 2021, dont 95% sur le continent africain, et tué 619 000 personnes, selon les chiffres de l'OMS.

La solution se trouverait dans le microbiote du moustique femelle. Les chercheurs ont constaté que la bactérie produit une molécule toxique nommée harmane. C'est elle qui permet d'inhiber le développement du parasite dans le tube digestif de l'insecte. L'harmane présente aussi l'intérêt de traverser la "peau" et le squelette des moustiques, et rend ainsi envisageable, à l'avenir, la possibilité de pulvériser un produit de contact sur les moustiquaires.

La commercialisation d'un produit antipaludéen n'est pas pour demain

"C’est une découverte majeure, de celles qui pourraient faire basculer la lutte vers une éradication", se félicite Pierre Buffet, directeur médical de l'Institut Pasteur, auprès du Monde. Si les essais réalisés au Burkina Faso sont prometteurs, de nombreuses étapes demeurent avant d'imaginer la commercialisation d'un produit à base d'harmane. Il faudra, entre autres garanties, s’assurer que la bactérie et la toxine n'ont pas d'incidence sur les insectes pollinisateurs, ce qui pourrait avoir des effets particulièrement néfastes.

publié le 27 août à 12h50, Emmanuel Davila, 6Medias

Liens commerciaux