Chute du régime de Bachar al-Assad : quel avenir pour la Syrie ?
© DIA Images/ABACA - Un groupe de rebelles syriens à Damascus (Syrie)
Le régime syrien de Bachar al-Assad est tombé, dimanche 8 décembre, après plus de cinq décennies de règne. Les rebelles, menés par des islamistes radicaux, ont capturé la ville de Damas, dernier rempart du président syrien. Cette fin annonce le début d’une nouvelle ère dans le pays mais des questions subsistent sur le futur de la Syrie.
Une nouvelle ère débute en Syrie. Vingt-quatre ans après son arrivée à la présidence de la Syrie, Bachar al-Assad vient de perdre le pouvoir, déchu par des rebelles syriens, dimanche 8 décembre, a-t-on appris de BFMTV. Damas, la dernière ville encore acquise à l’armée du régime, est tombée dans la journée aux mains des hommes du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), emmenés par Abou Mohammad al-Jolani.
Quelle politique de la part d’HTS ?
Ce moment qualifié de "historique" par le président américain Joe Biden a suscité de nombreuses réactions internationales. Entre exaltation et prudence, les politiques du monde entier se questionnent encore sur les ambitions du groupe HTS. Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, a assuré vouloir coopérer avec le nouveau "leadership" choisi par le peuple, qui semble être Abou Mohammad al-Jolani.
Ancien membre d’Al-Qaïda à la suite de l’invasion américaine de l’Irak, ce dernier fonde ensuite HTS lors de son retour en Syrie en 2011, à un moment où "sa radicalité était à son sommet", selon Thomas Pierret, spécialiste de l'islamisme en Syrie et chercheur au CNRS. Deux ans plus tard, il tente une "dédiabolisation" de son parti selon le JDD puis, en 2017, il se rapproche des rebelles radicaux situés au nord du pays, tout en tendant la main aux chrétiens de la province d’Idleb. Pour autant, son parti est accusé de crimes de guerre par l’ONU. En attendant, Abou Mohammad al-Jolani a appelé à "la sécurité des régions libérées", dont Alep, région où les chrétiens sont nombreux. Autrement dit, les interrogations sur la vision politique reste encore floue.
Israël sur ses gardes au Golan
À la suite de la chute du régime, l’armée israélienne a reçu pour ordre de prendre le contrôle de la zone tampon du Golan, selon Le Parisien. La raison : Israël a conquis une partie du Golan sur la Syrie en 1967 et annexé cette dernière en 1981. Un couvre-feu a également été mis en place dans les cinq localités de la région. "Pour votre sécurité, vous devez rester chez vous et ne pas sortir jusqu’à nouvel ordre", a affirmé le lieutenant-colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée pour le public arabophone, dans un message publié sur X.
publié le 8 décembre à 21h45, Sébastien Salpietro, 6Medias