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Offensive éclair menée par des djihadistes en Syrie : ce que l'on sait

© ImagesLive/Zuma Wire/ABACA

En trois jours, une coalition de forces djihadistes et de rebelles hostile au régime de Bachar al-Assad a lancé une offensive armée sur Alep, parvenant ainsi à s'emparer de la "majeure partie" de la deuxième ville de Syrie.

Après trois jours d'une offensive éclair contre les forces gouvernementales de Bachar al-Assad, une coalition de forces djihadistes d'Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et de rebelles syriens est parvenue à s'emparer, samedi 30 novembre, de la quasi totalité de la ville d'Alep, la deuxième ville la plus peuplée de Syrie, rapporte le Huffington Post. L'attaque, qui a fait trembler tout le nord-est de la Syrie, a coûté la vie à au moins 327 personnes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et est considérée comme l'une des plus importantes de ces quatre dernières années dans ce pays en proie à une guerre civile depuis 2011.

L'alliance, dominée par l'ancienne branche armée d'Al-Qaïda et des rebelles soutenus par la Turquie, avait commencé à attaquer dès mercredi des territoires situés dans la région d'Alep et d'Idleb. En trois jours, l'armée d'opposants nationalistes au régime en place est ainsi parvenue à s'emparer de dizaines de villages entourant Alep, de bâtiments gouvernementaux et de prisons, a indiqué l'OSDH. Afin de justifier son offensive, Mohammad al-Bachir, le chef du gouvernement proclamé par le HTS à Idleb, a fait savoir que celle-ci était une réponse au régime de Bachar al-Assad qui "a massé des forces sur les lignes de front et commencé à bombarder les zones civiles" provoquant l'exode de milliers de civils.

Une opération préparée depuis des mois

L'opération, qui semble avoir été préparée depuis des mois selon Dareen Khalifa, experte de l'International Crisis Group, "a été présentée comme une campagne défensive face à une escalade du régime", explique-t-elle. En effet, plusieurs bombardements de l'armée syrienne et de son allié russe avaient frappé plusieurs zones rebelles du nord-ouest dernièrement. "Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a pris tout le monde par surprise", a-t-elle ajouté.

Alors que le régime de Damas a pu compter par le passé sur le soutien du Kremlin et du Hezbollah libanais, l'armée russe a fait savoir que son aviation avait frappé ce vendredi plusieurs groupes "extrémistes" en Syrie, malgré sa présence considérablement réduite sur le terrain. Vendredi, déjà, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait fustigé une violation de "la souveraineté syrienne" par cette attaque, appelant dans le même temps les autorités du pays à "mettre de l'ordre au plus vite" à Alep, rapporte Le Parisien.

La Russie et l'Iran appellent à coordonner leurs forces

Samedi, les chefs de la diplomatie russe et iranienne, Sergueï Lavrov et Abbas Araghchi, ont tous deux appelé à une coordination de leurs forces pour faire face à cette coalition djihadiste. Lors de leur entretien téléphonique "les deux parties ont exprimé leur extrême préoccupation", a encore fait savoir dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

De son côté, la Turquie, qui est toujours en conflit avec le régime de Damas, a appelé vendredi à mettre fin aux attaques sur la ville d'Idleb et sa région après une série de raids aériens de l'armée russe et syrienne.

publié le 30 novembre à 17h15, Kévin Comby, 6Medias

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