France

Violences faites aux femmes: l'alerte d'associations en difficulté

Des associations féministes ont alerté sur leurs difficultés financières liées à une décision de l'Etat de revaloriser les salaires de certains travailleurs sociaux

© Grégoire CAMPIONE, AFP - Des associations féministes ont alerté sur leurs difficultés financières liées à une décision de l'Etat de revaloriser les salaires de certains travailleurs sociaux

Des associations féministes ont alerté dimanche sur leurs difficultés financières liées à une décision de l'Etat de revaloriser les salaires de certains travailleurs sociaux et réclament plus de moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes.

"Certaines associations sont aujourd'hui mises en difficulté par l'Etat", déplorent dans une tribune publiée dans Le Monde une dizaine d'organisations féministes, dont la Fondation des femmes, le Planning familial et la Fédération nationale solidarité femmes.

En cause: la décision du gouvernement début août d'étendre la prime Ségur aux salariés du secteur sanitaire, social et médico-social sans prévoir "de compensation financière de la part de l'Etat permettant aux association de financer ces revalorisations de salaires".

"Concrètement, certaines associations seront contraintes à licencier, voire à mettre la clé sous la porte" pour mettre en oeuvre cette mesure, alertent les signataires. "La fermeture d'associations spécialisées laissera des dizaines de milliers de femmes victimes de violences sans solutions ni accompagnement."

De manière générale, ces associations estiment manquer "de moyens pour assurer leurs missions" de lutte contre les violences faites aux femmes et d'accompagnement des victimes.

Elles exhortent régulièrement le président de la République Emmanuel Macron, qui a fait de la lutte pour l'égalité femmes-hommes et contre les violences faites aux femmes une grande cause nationale, à muscler les dispositifs existants et à revoir à la hausse le budget alloué.

La nouvelle secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Salima Saa a récemment promis un "plan de bataille" contre les violences faites aux femmes pour la fin novembre.

En 2023, l'État a dépensé près de 172 millions d'euros pour lutter contre les violences conjugales (contre 126,8 millions d'euros en 2019) et 12,7 millions pour la lutte contre les violences sexuelles hors du couple, selon la Fondation des femmes. Les associations féministes réclament elles un budget total de 2,6 milliards d'euros par an.

publié le 27 octobre à 10h47, AFP

Liens commerciaux