France

Une opération "place nette" lancée à Mayotte pour lutter contre l'immigration clandestine et l'insécurité

© Lemor David/ABACA - Les forces de l'ordre ont supervisé la destruction de 700 "bangas" lors de l'opération Wuambushu.

Dans l'objectif de lutter contre l'insécurité et l'immigration clandestine, une opération "place nette" a été lancée à Mayotte mardi 16 avril, rapporte Le Parisien. 1 700 agents des forces de l'ordre doivent être mobilisés pour cette opération qui doit durer 11 semaines.

Une opération d'envergure. Afin de mettre un coup de frein à l'insécurité et à l'immigration clandestine qui a lieu à Mayotte, une opération "place nette" est en cours depuis mardi 16 avril, rapporte Le Parisien. Pour ce faire, pas moins de 400 policiers, gendarmes et militaires sont déployés sur l'île située en plein cœur de l'océan indien. Celle-ci devrait s'étendre sur près de 11 semaines jusqu'à la fin de mois de juin et mobiliser près de 1 700 agents.

Deux points sont particulièrement visés par les forces de l'ordre qui entendent interpeller une soixantaine d'individus défavorablement connus de leurs services. "On constate une violence urbaine très importante, avec des caillassages et des affrontements très importants qui pourrissent la vie des habitants", a confié Marie Guévenoux, la ministre déléguée chargée des Outre-Mer.

"Taper là où ça fait mal"

Cette nouvelle opération menée à Mayotte n'est pas sans rappeler une première du même type, baptisée Wuambushu, menée il y a de cela un an et dont les résultats sont en demi-teinte. En effet, celle-ci, dont l'objectif était d'enrayer les nombreux problèmes de sécurité de l'île, n'est pas parvenue à ses fins. Pire, l'insécurité est repartie à la hausse à la fin de l'année 2023 à tel point que le député de Mayotte, Mansour Kamardine, a évoqué une "situation de terreur pré-insurrectionnelle". Un point de vue que ne partage pas Marie Guévenoux qui, elle, préfère mettre en avant l'arrestation de 60 chefs de bande, l'expulsion de 25 000 étrangers en situation irrégulière et le décasage de 700 "bangas", le nom donné à ces habitations illégales et insalubres.

Alors que l'île de Mayotte est au cœur des préoccupations du gouvernement avec notamment deux projets de loi en cours, dont le très critiqué projet de suppression du droit du sol, l'opération Mayotte place nette entend bien viser des objectifs supérieurs à Wuambushu. "Nous allons taper là où ça fait mal, autant de fois qu'il le faudra pour éradiquer la délinquance et rétablir durablement la paix sociale", a fait savoir Marie Guévenoux. Ainsi, 1 300 "bangas" devraient être détruits, tandis que des centaines de familles devraient être relogées grâce à une enveloppe de cinq millions d'euros débloquée par le ministère du Logement.

publié le 16 avril à 08h21, Kévin Comby, 6Medias

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