France

Sciences Po Paris saisit la justice après une série de viols

Cette fois, l’Institut d’études politiques de Paris a tiré la sonnette d’alarme en saisissant la justice dans une affaire de viols entre étudiants.

Après "avoir reçu un signalement et, dans le cadre de son dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles", l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris a écrit au procureur de la République et transmis le dossier C’est en tout cas ce qu’a expliqué la nouvelle direction au Parisien, lundi 3 avril. Le 17 janvier dernier, la procureure de la République est informée de faits de viol. La loi précise, en effet, que "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit, est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs".

Les faits remontent au 21 juin 2022. Un groupe d’étudiants en master participe alors à un voyage organisé par une association liée à l’IEP. Un étudiant du groupe se serait rendu dans la chambre d’une étudiante. Des préliminaires consentis ont lieu. Puis, le jeune homme aurait pénétré la victime. Celui-ci ne portant pas de préservatif, l’étudiante aurait manifesté à plusieurs reprises son souhait de tout arrêter. Le quotidien ajoute qu’elle se serait débattue afin d'échapper à son agresseur. Après avoir informé Science Po, l’étudiante pousse la porte du commissariat du 10e arrondissement de Paris pour y déposer une plainte pour viol, le 9 février. Dans son courrier, l’IEP précise que l’agresseur présumé aurait fait deux autres victimes pendant le voyage.

Tentative d'étouffer l'affaire Duhamel

Cette affaire intervient alors que Sciences Po présente un premier rapport d’activité de sa cellule interne d’enquête contre les violences sexuelles et sexistes et après que l’école a fait l’objet de critiques pour ne pas avoir pris la mesure de précédentes affaires. Il a, par exemple, été reproché à son ex-directeur, d’avoir tenté d’étouffer l’affaire Duhamel pendant des années. En janvier 2021, Camille Kouchner publiait La Familia Grande. Elle révélait dans son livre que son frère, alors âgé de 14 ans, avait été agressé sexuellement à plusieurs reprises par leur beau-père, Olivier Duhamel. Le politologue et professeur présidait alors la Fondation nationale de Sciences Politiques Paris. Et il y a deux ans, le mouvement #SciencesPorcs, dénonçant les violences sexuelles et sexistes (VSS) dans les instituts d’études politiques (IEP) déferlait sur les réseaux sociaux.

publié le 4 avril à 10h10, Orange avec 6Medias

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