Sciences Po : les étudiants de droite se sentent de plus en plus à l’étroit
© Jumeau Alexis/ABACA - Image d'illustration
Alors qu’il y a quelques jours, une polémique, alimentée par le gouvernement, a éclaté à Sciences Po Paris, nos confrères du Figaro ont recueilli des témoignages d’anciens élèves se disant “de droite”. Tous ont fait part de leur malaise.
Le 12 mars dernier, une polémique avait fait du bruit à Sciences Po Paris. Lors d'une conférence pro-palestinienne, une étudiante membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) se serait vu refuser l’entrée.
À la suite de cet épisode, nos confrères du Figaro ont recueilli des témoignages auprès d’anciens élèves se disant “de droite”. Ces derniers éprouvent un sentiment commun : celui d’une atmosphère “asphyxiante” à Sciences Po Paris et dans les IEP de province. Parmi les témoignages, sont évoqués le manque de débat et une certaine “chasse aux sorcières” des étudiants de droite. Un ancien élève d’IEP admet s’être senti très seul. “J'étais littéralement seul à ne pas être engagé à gauche. Et l’ambiance n'était clairement pas au débat”, déplore-t-il. Un autre élève, récemment diplômé de l’IEP d’Aix, dénonce une forme de bien-pensance : “Il y a une forme de pseudo bien-pensance de la part des profs comme des étudiants, qui consiste à dire : 'Il n'y a que nous au monde qui pensons bien.'"
Des élèves de plus en plus à gauche
Ainsi, face à ce sentiment, de nombreux élèves se positionnant à droite ont fait le choix de faire profil bas durant leur scolarité. Ils ont donc progressivement caché leurs idéaux politiques. L’un d’entre eux explique : "L'IEP est une voie d'accès à certains métiers, et se taire est le moyen d'obtenir son diplôme dans les meilleures conditions."
Cette situation s’expliquerait par un positionnement des élèves de plus en plus à gauche politiquement. Une étude du Cevipof sur le campus parisien de Sciences Po avait montré une certaine évolution entre 2002 et 2022 : si en 2002, 57% des élèves se positionnaient à gauche, ce chiffre était monté à 71% en 2022. Selon la même étude, les étudiants de droite ne seraient plus que 14% en 2022, contre 22% il y a vingt ans.
publié le 23 mars à 16h35, 6Médias