France

Samuel Paty : les professeurs de son collège ripostent face aux accusations contenues dans un livre

Un livre paru début avril dépeint les mauvaises relations de Samuel Paty avec ses collègues professeurs. Ces derniers ne l'auraient pas soutenu face aux menaces pendant les jours précédant son assassinat. Des affirmations que les intéressés contestent fermement dans Libération.

Accusés d'avoir manqué de solidarité, les anciens collègues de Samuel Paty, professeurs du collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), ripostent pour "rétablir la vérité". Ceux qui avaient déjà déploré en octobre 2021 "que les médias et les gens parlent à place" contestent à présent, dans les colonnes de Libération, le contenu du livre "Les Derniers Jours de Samuel Paty", de Stéphane Simon, paru en début de mois.

Dans cet ouvrage, qui retrace les onze jours de harcèlement et de menaces qu'a subi le professeur d'histoire-géographie avant son assassinat, ses relations avec ses collègues sont décrites comme assez distantes. Stéphane Simon y décrit même "la méchanceté de la majorité de ses collègues".

Dans certains mails, les collègues de Samuel Paty auraient à l'époque pris leurs distances avec lui. "Non seulement notre collègue a desservi la cause de la liberté d’expression, il a donné des arguments à des islamistes et il a travaillé contre la laïcité en lui donnant l’aspect de l’intolérance, mais il a aussi commis un acte de discrimination", est-il notamment rapporté dans l’ouvrage. L'auteur du livre a révélé l'identité des professeurs ayant rédigé ces mails.

"Les collègues se sentent de nouveau en danger, ça ravive le traumatisme qu’on a vécu. On a des collègues qui travaillent encore chez nous, ça les expose, des personnes proches de l’islam radical peuvent très bien voir les noms. On a l’impression qu’il utilise les procédés qui avaient été utilisés contre Samuel Paty", déplore Suzanne (le prénom a été modifié), qui parle au nom de l'ensemble des professeurs, à Libération.

"Le fait qu’il ait été lâché par presque tout le monde, c’est totalement faux"

Accusés de s'être retournés contre le professeur d'histoire-géographie, ils nient "qu’il y ait des pro et des anti" Samuel Paty. "Le fait qu’il ait été lâché par presque tout le monde, c’est totalement faux. Samuel m’avait dit qu’il avait reçu des mails, des messages et des paroles de soutien durant les deux semaines", précise Suzanne, qui explique que les professeurs avaient "peur" et étaient "sidérés". Autre reproche formulé contre l'auteur du livre : les prénoms de certains élèves qui avaient critiqué le professeur avant le drame ont été publiés. Stéphane Simon, quant à lui, assure que toutes les précautions ont été prises et qu'il ne retirera "pas un mot" de ce qu'il a écrit.

publié le 23 avril à 12h10, Orange avec 6Medias

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