Assassinat de Samuel Paty : sa sœur souhaite que la responsabilité de l'État soit reconnue
© Chateau Cyril/ABACA
Pour Mickaëlle Paty, l’État a abandonné son frère en ne prenant pas les mesures nécessaires pour sa protection. Par le biais de son avocate, elle a demandé au Premier ministre, ainsi qu'aux ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, que l'État reconnaisse sa responsabilité dans la mort de l'enseignant.
Le 8 décembre dernier, six adolescents impliqués dans l’assassinat de leur professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, ont été jugés. Des peines allant de quatorze mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme pour l’ex-collégien qui avait divulgué les informations personnelles et la description physique de la victime à l’assaillant, Abdoullakh Anzorov.
Alors que ce chapitre est clos, Mickaëlle Paty souhaite désormais que la responsabilité de l’État soit reconnue dans la mort de son frère Samuel, rapporte Le Figaro, mardi 19 mars. Une volonté qu’elle a communiquée à Gabriel Attal ainsi qu’aux ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, le 15 mars, par le biais de son avocate, Me Carine Chaix. Selon Mickaëlle Paty, si les menaces reçues par son frère avaient été davantage prises au sérieux par l’administration, le drame aurait pu être évité.
"Rendre justice à la mémoire de Samuel"
Dans son courrier, Me Carine Chaix déplore le fait que "ni la principale du collège ni le rectorat n’ont opposé de démenti public au mensonge d’une élève qui a mis le feu aux poudres", et poursuit en soulignant que "les équipes académiques du rectorat ont ensuite minoré la gravité et l’ampleur des menaces de mort pesant sur Samuel Paty". Elle dénonce également le comportement du rectorat, qui "au lieu de mettre un terme aux contestations violentes de son cours" a "dépêché un référent laïcité chargé de lui rappeler les règles de laïcité". Autre écueil pointé du doigt, la non-prise en charge de la protection de Samuel Paty.
Une démarche que Mickaëlle Paty veut "symbolique", faite pour "rendre justice à la mémoire de Samuel" et pour "éviter que de nouveaux drames similaires se reproduisent". Elle réclame par ailleurs un dédommagement financier, destiné à des associations pour la laïcité à l’école. Les ministres ont deux mois pour apporter une réponse, sinon, la justice administrative sera chargée de l’affaire, précise Le Figaro.
publié le 20 mars à 12h45, Théo Rampazzo, 6Medias