France

Radars, vidéoverbalisation... Ces nouveaux dispositifs qui prolifèrent sur les routes de France

© Derajinski Daniel/ABACA - À Paris, une voiture passe devant un radar en raison de la limitation de la vitesse à 30 kilomètres par heure mise en place par le maire de la ville au début du mois de septembre 2021.

Sur les routes et dans les villes de France, des appareils destinés à surveiller l’attitude des automobilistes ont fait leur apparition, ne laissant aucune chance aux agités du volant, explique Le Figaro qui dresse un état des lieux.

La vidéoverbalisation a le vent en poupe. Rien que dans la capitale, 1 400 caméras sont désormais braquées sur les automobilistes parisiens. "C’est une véritable boucherie à Paris!", résume Yves Carra, de l’Automobile Club Association, auprès du Figaro. Car désormais, à la moindre incartade, les sanctions pleuvent. En 2019, ce sont ainsi 124 544 procès-verbaux qui ont été envoyés aux auteurs d'infractions, rien qu’à Paris. En excluant 2020, perturbée par la pandémie de Covid-19, les chiffres augmentent d’année en année : 182 726 PV en 2021 et 188 302 en 2022. Et cela ne risque pas de s’arranger, avec l’annonce du renfort des moyens de la Ville de Paris.

"On sanctionne sans discernement"

En 2018, à ses débuts, la vidéoverbalisation n’était autorisée que dans quelques cas d’écarts de conduite. Aujourd’hui, elle est en mesure de sanctionner "12 types d’infractions qui, en se déclinant, correspondent à 44 infractions", abonde un spécialiste à la préfecture de police. Plus précisément, un stationnement gênant peut être considéré comme très gênant, avec une amende au tarif de 35 euros pour le premier, de 135 euros pour le deuxième. "On a déshumanisé la politique de sécurité routière. On sanctionne sans discernement", déplore le spécialiste en droit de l’automobile Me Rémy Josseaume, dans les colonnes du média.

Et dans d’autres villes de l’Hexagone, la situation n'est pas bien différente. On a d’abord installé la vidéoverbalisation à Cannes, Draguignan et Nice, pour atteindre 244 communes équipées en 2018… et beaucoup plus aujourd’hui. Car de ces amendes, les élus peuvent récupérer une partie, en dépit de ce qu’ils affirment. La Ville de Draguignan a ainsi perdu 299 940 euros en 2022. "Une somme qui doit être affectée à des travaux facilitant la mobilité et le stationnement", justifie Jean-Yves Fort, son adjoint à la sécurité. Certaines villes, comme Nice, prévoient même d’étendre ces dispositifs permis par la technologie, pour éventuellement intégrer l’intelligence artificielle à ce qui est parfois considéré comme un algorithme de traque des automobilistes.

publié le 3 juin à 19h00, Orange avec 6Medias

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