France

Procès pour maltraitance : un jeune homme placé témoigne des violences subies en famille d'accueil

© David Franklin - Palais de Justice (Image d'illustration)

Le procès s'ouvre ce lundi 14 octobre sur l'affaire des mineurs confiés par l'Aide Sociale à l'Enfance à des structures non agréées. 18 personnes sont mises en cause, certaines pour avoir fait subir des violences physiques, psychologiques, des humiliations et même du travail forcé.

Ce lundi 14 octobre, s'ouvre à Châteauroux (Indre), un procès de la plus haute importance pour l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). Cette dernière est accusée d'avoir confié des mineurs à une structure n'ayant pas l'agrément nécessaire pour accueillir des enfants en situation de précarité. En tout, pas moins de 18 personnes sont jugées pour avoir accueilli des mineurs sans agrément. "On est clairement sur un procès hors norme", indique Me Jean Sannier, avocat des familles et de l'association Innocence en danger auprès de BFMTV.

Plus précisément encore, c'est l'ASE du Nord qui est mise en cause pour sa mauvaise gestion. L'un des enfants ayant vécu ces situations délétères témoigne. Il affirme avoir été contraint à des travaux forcés. "Je devais les aider dans leur quotidien d'agriculteurs: la tonte de moutons, la récolte du maïs, la moisson, couper des stères de bois...", se souvient Mathias.

"Une dizaine de coups de pied dans la tête"

Il reprend plus loin et raconte avoir été "poussé sur un poteau métallique" et roué "d'une dizaine de coups de pied dans la tête". Il se réveillera six jours plus tard. "Comment est-ce possible qu'on ne soit pas venu voir où les enfants étaient logés ?", questionne Me Myriam Guedj-Benayoun, avocate des parties civiles. Cette dernière évoque également des placements dans des "caravanes complètement insalubres, sans eau, ni électricité, ni chauffage".

Pour Me Jean Sannier, avocat de victimes : "On est face à un échec total de la protection de l'enfance en France". "L'ASE du Nord est totalement taisante là-dessus [...] On lui envoie un message très clair, qui consiste à dire 'vous n'y êtes pour rien, vous n'êtes pas responsables'. Ce qui permet au directeur départemental du Nord de dire : 'je ne suis ni coupable, ni responsable'", s'insurge-t-il auprès de BFMTV.

publié le 14 octobre à 10h58, Gabriel Gadré, 6Médias

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