Pas-de-Calais : l'autorisation de sortie d'un détenu multirécidiviste pour des leçons de conduite fait polémique
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L’homme s’est déjà évadé plusieurs fois de prison et ne cache pas son intention de recommencer. Il est pourtant autorisé à sortir en autonomie pour des cours de conduite. Le personnel pénitentiaire est en colère, rapporte BFMTV.
Un braqueur incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, a déjà eu le droit à plusieurs sorties et s’est vu accorder des permissions pour suivre des leçons de conduite. Une situation qui provoque la colère du syndicat Ufap-Unsa justice, rapporte BFM Grand Lille. En effet, le détenu ne sera considéré comme "libérable" qu’à partir de 2044 et est classé en "escorte 4". Cela signifie qu’il doit être en permanence surveillé par les forces de l’ordre en dehors du centre pénitentiaire. Pour comparaison, Mohamed Amra, qui s’est évadé le 14 mai au péage d’Incarville, était passé du statut d’"escorte niveau 2" à "escorte niveau 3" peu de temps avant les faits.
Une situation insupportable pour l’Ufap-Unsa justice, qui indique dans un communiqué : "En dépit de l’avis défavorable du chef d’établissement et de l’appel formulé par le procureur de la République, la Chambre d’appel de l’application des peines (CHAP) a décidé de maintenir l’octroi de cette permission." De plus, le détenu devrait pouvoir sortir "en totale autonomie" le lundi 19 août et à neuf autres occasions jusqu’à la mi-septembre.
Le détenu s’est déjà évadé plusieurs fois
Ce qui inquiète d’autant plus le syndicat, ce sont les multiples évasions et tentatives d’évasion du braqueur. Il a tenté de fuir en 2000 au tribunal de Bobigny et en 2001 de la prison de Fresnes avec un hélicoptère et "la prise d’otages de trois surveillants pénitentiaires pendant 17 heures".
Des explosifs ont été découverts dans sa cellule de la prison de La Santé en 2002. Il a ensuite fait une tentative d’évasion ratée en 2008 de la prison de Lannemezan. Il a réussi à s’évader en 2009 avec un autre détenu de la prison de Moulins, "avec usage d’armes et d’explosifs, en prenant à nouveau des personnels en otage" pour une cavale qui a duré 36 heures. Après avoir été condamné à 15 ans de plus pour cette évasion, il a confié au JDD sa volonté de recommencer.
Le syndicat estime donc qu’il est dangereux de laisser cet homme sortir, d’autant plus après "la tragédie d’Incarville semble déjà bien lointaine pour certains". L’Ufap-Unsa justice demande aux autorités judiciaires d’annuler ces permissions de sortie.
publié le 14 août à 10h59, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias