Occitanie : après un courrier alarmant sur la qualité de l'eau, le directeur de l'ARS rassure
Un mail du directeur général de l’ARS Occitanie avait annoncé que l’eau potable en Occitanie contiendrait massivement des polluants éternels, selon le Canard Enchaîné. Le directeur de l'ARS Occitanie veut désormais rassurer et s'explique auprès de Midi Libre.
Un message alarmant qui aurait pu ne jamais être rendu public. Mercredi 18 octobre, le Canard Enchaîné a révélé le contenu d’un courrier électronique envoyé par le directeur général de l’Agence Régional de Santé (ARS) Occitanie à ses cadres. Si son contenu risquait d’inquiéter les habitants de la région, c’est qu’il y révèle la présence de polluants éternels dans l’eau potable et qu’il invite à ne plus consommer l’eau du robinet. Pire, il conseillerait d’arrêter de contrôler la qualité de l’eau. Dans les colonnes de Midi Libre, vendredi 20 octobre, Didier Jaffre a tenu à "rassurer la population" : "Il s’agissait d’un mail interne, n’ayant aucune valeur d’information."
"Il y a des PFAS (substances poly ou perfluoroalkylées) et des métabolites partout. Et plus on va chercher, plus on va trouver", précise le mail. L’eau du robinet "ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour le tout le reste, donc privilégier l’eau en bouteille", aurait ainsi indiqué Didier Jaffre, le directeur de l’ARS Occitanie. Depuis le mois de janvier 2023, l’association Génération Futures, rejointe au printemps par l’Anses, alertait sur la présence de polluants, impactant largement la population européenne. L’un des résidus mis en cause est celui d’un fongicide, classé comme cancérogène en 2006 et interdit depuis 2020.
Arrêt des contrôles et risques pour la santé
Les contrôles de la qualité de l’eau doivent se renforcer pour devenir obligatoire à partir de 2026. Toutefois, en attendant, le directeur de l’ARS Occitanie aurait conseillé dans ce mail, de "ne pas les faire", ce qui a soulevé quelques inquiétudes. "C’est une mauvaise interprétation de mes propos", a souligné Didier Jaffre à Midi Libre. "Non seulement on continue de les chercher, mais surtout on renforce notre politique de contrôle", a-t-il assuré.
L’Anses précise que les risques sanitaires sont encore difficiles à évaluer. Plusieurs études font pourtant déjà état d’effets "suspectés, voire avérés" sur la santé. Perturbateurs endocriniens, cancers obésité, diabète, fertilité… La liste présente des risques aussi lourds que variés. Pourtant là encore, le directeur de l'ARS Occitanie se veut rassurant : "Les contrôles sont réalisés par des laboratoires agréés. Et quand nous publions, nous garantissons que l’eau est consommable."
publié le 20 octobre à 23h01, Laureline Chatriot, 6Medias
