France

Polluants éternels : ces régions de France où l’eau courante est contaminée

© kaboompics/Pixabay/Photo d'illustration

Le parti des Écologistes a publié, mercredi 3 avril, une étude citoyenne sur la présence de sept polluants éternels (PFAS) dans 21 communes de France sur les 26 analysées, indique Mediapart. De son côté, RMC a compilé plusieurs données qui montrent que l’eau courante de nombreuses régions françaises est contaminée par ces polluants.

Le constat est accablant : de l’Île-de-France à la Haute-Savoie, en passant par l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, l’eau courante est contaminée dans de nombreuses régions de France. Selon une étude citoyenne initiée par le parti les Écologistes, que Mediapart a pu consulter mercredi 3 avril, 21 communes de France sur les 26 analysées ont leur eau contaminée par les polluants éternels (PFAS, acronymes anglais). RMC indique, jeudi, que ce sont "des molécules chimiques très difficilement destructibles" et qui sont "capables de survivre pendant des siècles". Leur présence est uniquement du fait de l’activité industrielle humaine. France 3 explique que ces PFAS sont utilisés depuis les années 50 en France dans les produits du quotidien : textiles, emballages alimentaires, ustensiles de cuisine…

Alors qu’une proposition de loi pour réglementer leur usage a été votée ce jeudi à l’Assemblée nationale, l’étude citoyenne des Verts dénonce la présence de cette pollution dans plusieurs régions françaises. L’eau courante de l’Occitanie est contaminée par 7 polluants éternels, pourtant limités par la directive européenne de 2020. Dans la commune de Fabrègues (Hérault) : 5 de ces 7 PFAS ont été trouvés, plus que dans n’importe quelle autre commune. Cependant, ces taux de concentration de PFAS mesurés grâce à des échantillons ne présentent pas un "risque sanitaire", a expliqué Pauline Cervan, toxicologue au sein de l'ONG Générations futures, auprès de Mediapart. Selon une étude publiée par Le Monde, en février dernier, plus de 900 sites français sont contaminés par les PFAS. 108 de ces sites sont considérés comme des "hot spots" : les échantillons prélevés possédaient "une concentration de plus de 100 nanogrammes par litre".

L’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Ile de France ne sont pas en reste

Comme le rappelle RMC, l’ARS (Agence régionale de santé) a mené une étude en janvier dernier en Auvergne-Rhône-Alpes. Le résultat est affolant : 166.000 habitants de la région boivent une eau contaminée aux PFAS. La plupart des communes concernées se trouvent dans le sud de Lyon, dans la Vallée de la chimie. Les collectivités concernées auront "trois ans pour revenir sous le seuil de pollution aux PFAS de 100 nanogrammes par litre", a indiqué Aymeric Bogey, directeur de la santé publique de l'ARS. En Ile-de-France, l’étude réalisée par le Monde et 17 autres médias montre que plusieurs départements sont également concernés par cette pollution. C’est le cas du Val-de-Marne, dont les communes de Choisy-le-Roi, à Saint-Maur-des-Fossés ou encore Joinville-le-Pont ont une eau bel et bien contaminée. Quant à Paris intra-muros, une étude de 2022 avait révélé la contamination de l’eau du 12e arrondissement.

Les Pays de la Loire et la Haute-Savoie également concernés

Dans son édition du jeudi 4 avril, le Parisien informe que des lanceurs d’alerte ont également découvert des polluants éternels dans les eaux de plusieurs communes de Haute-Savoie, comme Rumilly. Les Pays de la Loire sont également concernés. Selon l’enquête du Monde mentionnée ci-dessus, huit analyses réalisées en Vendée entre 2019 et 2023 révélaient une quantité de polluants éternels supérieure à 100 nanogrammes par litre, en faisant un "hot spot". L’origine de ces contaminations demeurent pour l’heure inconnue, précise RMC.

publié le 4 avril à 19h28, Capucine Trollion, 6Medias

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