Société

Polluants éternels : une "contamination d'ampleur" dans l'eau du robinet de France métropolitaine testée par Radio France

© kaboompics/PIXABAY - Illustration

La cellule d'investigation de Radio France a relevé une présence importante de PFAS dans l'eau courante de plusieurs zones en France métropolitaine. Les conclusions de cette enquête, relayées par franceinfo ce jeudi 19 septembre, révèlent une contamination étendue de notre environnement à ces molécules produites par l'Homme.

Des résultats préoccupants. Dans leur enquête menée par la cellule d'investigation de Radio France sur la détection de polluants éternels (PFAS) dans l'eau courante en France métropolitaine, les journalistes de Radio France et de France Bleu ne s'attendaient pas à de telles conclusions. Sur 89 échantillons d'eau du robinet relevés entre mi-avril et début juin 2024 dans plusieurs zones à proximité de sources de pollution, dont certaines étaient déjà signalées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), 43% contiennent des PFAS.

Plus inquiétant, 27 de ces prélèvements contiennent des PFAS interdites pour leur dangerosité, ou classées comme cancérogènes. Parmi ces échantillons, ceux de Cognac en Charente, Martres-Tolosane en Haute-Garonne, et Saint-Symphorien-d'Ozon dans le Rhône, dépassent la limite autorisée en France. Des conclusions qui s'ajoutent à celles de Veolia, rappelle franceinfo, dont la campagne préventive de tests sur 2 400 points à travers la France avait révélé début septembre "une vingtaine de points problématiques". Une "contamination d'ampleur", pointent les journalistes de Radio France.

Des tests obligatoires dès 2026

Déjà présentes dans les poêles en téflon, les prothèses médicales ou certains pesticides, les PFAS sont des molécules chimiques créées par l'activité humaine extrêmement répandues, jusqu'au lait maternel, en passant par le foie d'ours polaires, notent encore nos confrères. "Il y a des effets métaboliques qui sont maintenant bien connus sur quelques PFAS avec des effets sur le cholestérol, mais aussi sur le système immunitaire", explique le toxicologue et directeur de l'institut de Santé publique de l'Inserm, Robert Barouki.

Une série de mesures, qui doivent entrer en vigueur en janvier 2026, vise à réduire leur présence dans l'environnement et le quotidien. À compter du 1er janvier 2026, les collectivités devront faire tester l'eau du robinet pour détecter 20 polluants éternels. Elles auront ensuite l'obligation d'agir pour réduire ce taux et tenir les habitants informés.

publié le 19 septembre à 13h44, Joanna Wadel, 6Medias

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