Mobilisation des agriculteurs: "tolérance zéro" en cas de "blocage durable", prévient Retailleau
© ALAIN JOCARD, AFP - Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale le 15 octobre 2024 à Paris
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prévenu dimanche les agriculteurs qu'il y aurait une "tolérance zéro" en cas de "blocage durable" des routes, avant un nouveau cycle de mobilisation du secteur qui débutera lundi.
M. Retailleau a reçu cette semaine des responsables syndicaux agricoles pour "avoir un dialogue et pour leur dire aussi les limites", a-t-il déclaré sur le plateau du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.
Si le droit de manifester est garanti par la Constitution, le ministre a évoqué "trois limites: pas d'atteintes aux biens, pas d'atteintes aux personnes, et pas d'enkystement, pas de blocage durable parce que sinon ce sera tolérance zéro", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il n'hésitera pas "à mobiliser" les forces de l'ordre pour rétablir la circulation.
A une question de journaliste qui lui demandait s'il serait "plus ferme" que son prédécesseur ne l'avait été un an plus tôt, quand il avait été "toléré" que des agriculteurs déposent du lisier devant les préfectures ou les aspergent de fumier, M. Retailleau a répondu: "Je n'ai pas parlé de fumier, je n'ai pas parlé d'action symbolique dès lors qu'il n'y a pas de dégradation de bien, d'atteinte à la personne ou de blocage, évidemment".
Il a dit avoir engagé le "dialogue" avec les organisations syndicales, "justement pour pouvoir éviter les dérapages".
Le ministre a par ailleurs distingué la mobilisation des agriculteurs de celle annoncée par les cheminots pour la fin de l'année. "Les cheminots, une partie - pas tous -, prennent régulièrement en otage les Français qui travaillent", a-t-il affirmé.
"Entre des agriculteurs qui n'arrivent plus à vivre du fruit de leur travail et des syndicats de cheminots qui veulent prendre en otage les Français, il y a deux poids deux mesures", a-t-il poursuivi.
Moins d'un an après un mouvement inédit de colère dans les campagnes, qui avait abouti en janvier à des blocages de sections d'autoroutes dans le pays, les principaux syndicats agricoles appellent leurs troupes à manifester à nouveau.
Ils dénoncent toujours la bureaucratie et la faiblesse des revenus des agriculteurs, estimant qu'en dépit d'aides d'urgence et d'annonces du gouvernement, le compte n'y est pas. Ils rejettent également en bloc l'accord de libre-échange entre l'UE et des pays latino-américains du Mercosur, comme le gouvernement qui leur assure utiliser "tous les moyens" pour le bloquer.
publié le 17 novembre à 13h15, AFP