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Biden en visite historique en Amazonie, un symbole pour le climat avant le retour de Trump

  • Le président américain Joe Biden arrive au centre des congrès de Lima, le 16 novembre 2024
    ©ERNESTO BENAVIDES, AFP - Le président américain Joe Biden arrive au centre des congrès de Lima, le 16 novembre 2024
  • Le président américain Joe Biden arrive au centre des congrès de Lima, le 16 novembre 2024
    ©MAURO PIMENTEL, AFP - Vue aérienne de la rivière Manicoré, en Amazonie, dans l'Etat brésilien de l'Amazonas, le 7 juin 2022

Joe Biden va devenir dimanche le premier président américain en exercice à se rendre en Amazonie, une visite historique assombrie par les craintes pour la politique environnementale des Etats-Unis que crée le retour prochain de Donald Trump à la Maison blanche.

Biden se rend dans la ville de Manaus, au Brésil, au coeur de la plus grande forêt tropicale de la planète, dans le cadre d'une tournée en Amérique du Sud - probablement le dernier grand voyage à l'étranger de son mandat.

Le président de 81 ans doit survoler la forêt et visiter un musée avant de parler aux médias, a indiqué la Maison Blanche. Il rencontrera également des indigènes et des responsables locaux qui travaillent à protéger l'Amazonie.

Cette étape, entre un sommet Asie-Pacifique à Lima et une réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, souligne l'engagement du démocrate "à lutter contre le changement climatique, dans son pays et à l'étranger", a expliqué le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

"C'est, à l'évidence, l'une des causes qui définissent la présidence du président Biden", a insisté M. Sullivan lors d'un briefing mercredi. "Ce sera la première visite d'un président américain en exercice en Amazonie."

La visite est d'autant plus symbolique que le monde se prépare au retour au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump, qui suscite des inquiétudes quant aux engagements pour le climat des Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine.

Trump a retiré les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat lors de son premier mandat, et a averti vouloir faire de même lors du second.

- Incendies et déforestation -

La forêt amazonienne, qui s'étend à travers neuf pays, joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique grâce à sa capacité d'absorption du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. C'est aussi l'une des zones les plus vulnérables au changement climatique et à la dégradation de l'environnement.

L'Amazonie est d'ordinaire l'une des régions les plus humides au monde. Mais avec la grave sécheresse qui frappe toute l'Amérique du Sud, elle a été ravagée cette année par ses pires incendies depuis deux décennies, d'après l'observatoire européen Copernicus.

La déforestation lui a par ailleurs fait perdre en quatre décennies une superficie équivalant à peu près à celle combinée de l'Allemagne et de la France, évaluait une étude récente du Réseau amazonien d'information socio-environnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d'ONG.

M. Biden rencontrera la semaine prochaine à Rio le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a fait de la protection de la forêt l'une de ses priorités et s'est notamment engagé à réduire à zéro la déforestation illégale de l'Amazonie au Brésil d'ici 2030.

Une rencontre bilatérale doit se tenir en marge du sommet des dirigeants du G20 organisé lundi et mardi dans la ville brésilienne, sur lequel planera l'ombre de Donald Trump.

Beaucoup d'experts ont prévenu que le deuxième mandat de Trump risquait de freiner la transition vers les énergies renouvelables engagée par l'administration Biden et de miner les espoirs d'atteindre de cruciaux objectifs climatiques de long terme.

Pendant sa campagne, le républicain a promis de "forer à tout va" et d'augmenter l'extraction d'énergies fossiles. Il a également mis ouvertement en doute la réalité du changement climatique.

Un retrait des Etats-Unis des négociations climatiques pourrait miner les efforts mondiaux pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, en donnant à de gros pollueurs comme la Chine et l'Inde une excuse pour revoir leurs propres ambitions à la baisse.

publié le 17 novembre à 04h29, AFP

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