France

Manifestation de l’ultra-droite : qui sont les participants de l’évènement qui fait polémique ?

Samedi 6 mai, plus de 500 personnes ont défilé dans les rues de Paris pour rendre hommage à Sébastien Deyzieu, militant d’extrême droite mort en 1994. Nombreux étaient vêtus de noir, cagoulés ou arborant des symboles néonazis, ce qui n'a pas manqué de choquer et de faire réagir une frange de la population.

Alors qu’outre-Manche, les Britanniques célébraient le couronnement de leur nouveau souverain Charles III, l’ambiance était un peu plus terne dans la capitale française, samedi 6 mai. Ils étaient près de 550, selon la préfecture de Paris, à manifester en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant d’extrême droite proche du Groupe union défense (GUD), décédé le 9 mai 1994 à l’âge de 22 ans après avoir glissé d’un toit alors qu’il tentait de fuir les forces de l’ordre, rapporte Le Parisien. Ce rassemblement était organisé par le "Comité du 9 mai", une organisation affiliée à l’ultra-droite, qui commémore ce deuil chaque année.

Le cortège, qui s’était donné rendez-vous devant la station RER Port-Royal (5e arrondissement) et s’est rendu jusqu’à la rue des Chartreux (6e arrondissement), lieu de l’accident mortel de Sébastien Deyzieu, n’a pas manqué de faire réagir. Les manifestants étaient en effet vêtus de noir, encagoulés et arboraient des drapeaux noirs ornés de la croix celtique, symbole classifié comme "raciste et néo-nazi" par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui revendique, selon l’association, "la suprématie de la race blanche".

Pas de raisons d'interdire, selon la préfecture

"Sous la cagoule ou le masque de respectabilité, l’extrême droite demeure l’extrême droite. Le seul changement, c’est la complicité tacite dont elle bénéficie de la part de ceux qui ont décidé d’affronter la gauche par priorité", s’est ainsi insurgé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, indique Le Parisien, fustigeant la décision du gouvernement d’autoriser cette manifestation. Un avis partagé par Isabelle Rocca, adjointe socialiste a la mairie du 12e arrondissement, qui a apostrophé Gérald Darmanin et Élisabeth Borne sur Twitter, appelant à leur démission.

De son côté, la préfecture s’est expliquée, lundi 8 mai, sur les raisons qui l’ont poussée à ne pas interdire le rassemblement, en invoquant notamment "le droit de manifester", une "liberté constitutionellement garantie". "Dans la mesure où cette manifestation n’avait pas occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’odre public, le préfet de police n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre", peut-on lire dans le communiqué de presse, précisant que "tout fait délictuel constaté fera l'objet d'un signalement à l'autorité judiciaire".

publié le 8 mai à 15h48, Orange avec 6Medias

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