France

La situation ubuesque d'une propriétaire, acculée par des locataires mauvais payeurs

À Épinay-sur-Seine, la propriétaire d’un logement fait face à de mauvais payeurs depuis trois ans. Mais alors que l’État refuse de les expulser, elle doit recevoir une indemnisation de plus de 22 000 euros. Somme qu’elle attend depuis six mois, indique "Le Figaro".

40 000 euros de créances et pas un sou en poche. C’est la situation dans laquelle se retrouve Rokia Liliane, propriétaire d’un bien immobilier à Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Depuis trois ans, les locataires de son logement ne paient plus leur loyer. Une situation qui la met dans une position financière délicate, puisqu’elle n’a plus la capacité de payer les charges de sa propre habitation, rapporte Le Figaro, dimanche 9 juillet.

Mais alors qu’en novembre 2020, un jugement avait décrété l’expulsion des mauvais payeurs, ils n’ont toujours pas été forcés de quitter les lieux. La raison ? Un refus de concours de la force publique, explique le quotidien, qui précise qu’en 2019, sur 53 000 demandes d’expulsion, seules 35 000 ont été validées par les préfets. Fin décembre, la sous-préfecture de Saint-Denis a alors décidé de prendre en charge l’indemnisation de Rokia Liliane, en lui versant près de 22 500 euros.

Prendre son mal en patience

Problème, plus de six mois après cette décision, la Rokia Liliane n’a encore rien reçu sur son compte en banque. "Je paie deux crédits immobiliers à mes propres frais : celui de ma résidence principale et celui de l’appartement que je loue. Je ne peux plus supporter les deux. Quand les deux taxes foncières tombent, je suis obligée de choisir", explique la propriétaire au Figaro.

Un retard qui serait dû à "un nombre important de demandes dans tout le département", selon la préfecture de Seine-Saint-Denis. En attendant, Rokia Liliane se retrouve donc pieds et poings liés et, selon elle, sur le point d’être fichée à la Banque de France. Romain Rossi-Landi, son avocat, a expliqué au Figaro qu'ayant déjà bénéficié d’une "réponse positive", aucun recours n’est possible.

publié le 10 juillet à 16h20, Orange avec 6Medias

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