Inquiétude des associations après la fin de la trêve hivernale, plus de 140 000 personnes menacées d’expulsion
© ANDBZ/ABACA - La tente d'un sans abri, à Montpellier. (image d'illustration)
La trêve hivernale s’est achevée dimanche 31 mars. Plus de 140 000 personnes sont désormais menacées d’expulsion, selon la Fondation Abbé Pierre qui alerte sur la situation.
"Des ménages vulnérables avec des enfants en bas âge ou des personnes âgées peuvent se retrouver à la rue", alerte Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, dans un communiqué. La trêve hivernale, qui commence le 1er novembre, a pris fin, dimanche 31 mars. Les procédures d’expulsion d’un locataire par un propriétaire ne sont donc plus suspendues.
Plus de 140 000 personnes sont menacées d’être expulsées de leur logement, estime la Fondation Abbé Pierre qui s’inquiète vivement de la situation. Les expulsions locatives ont augmenté de 52 % en dix ans. La fondation redoute qu’elles augmentent davantage. L’année dernière, l’association dénonçait déjà une situation "alarmante". Cette année, elle est jugée "catastrophique". Le communiqué évoque également "peu de compassion" de la part du gouvernement.
Des expulsions accélérées depuis 2023
En 2023, 21 500 ménages avaient été expulsés, selon des chiffres du ministère du Logement publiés dans Le Monde. En juillet 2023, la loi Kasbarian a été promulguée. Les procédures d’expulsions sont désormais plus rapides. Le squat est également plus sévèrement puni : trois ans de prison et 45 000 euros d’amende contre un an de prison et 15 000 euros d’amende avant la loi.
Le dispositif d’hébergement d’urgence, qui compte 200 000 places, pourrait ne pas pouvoir accueillir les nouvelles personnes expulsées de leur logement. Les demandes d’hébergement non pourvues ont augmenté de 35 %, selon la Fédération des acteurs de la solidarité.
publié le 1 avril à 11h58, Alexandra Jaegy, 6Medias