Crise du logement : vivre chez ses parents, une tendance grandissante chez les adultes
© Gwendoline Le Goff / Panoramic
Entre 2013 et 2020, le nombre de personnes âgées de plus de 18 ans vivant encore dans leur foyer familial a nettement augmenté. Près de cinq millions d'adultes vivent encore chez leurs parents, note une étude relayée par Le Figaro, jeudi 16 mai.
C'est un élément révélateur de plus qui reflète la crise du logement que traverse la France depuis plusieurs années. Selon une étude de la Fondation Abbé Pierre (FAP) publiée jeudi 16 mai et relayée par plusieurs médias dont Le Figaro, le nombre de jeunes adultes encore hébergés chez leurs parents, a augmenté de 250 000 entre 2013 et 2020. Il s'agit principalement d'étudiants, expliquent les auteurs. En 2020, près de cinq millions d'adultes (4,92 millions) vivaient encore dans leur foyer familial contre 4,67 millions en 2013. Parmi eux, 1,26 million de personnes sont âgées de plus de 25 ans.
"Le sort des adultes hébergés chez leurs parents est très variable. Certains sont satisfaits de leurs conditions de logement, surtout quand ils sont jeunes", mais "quand cette situation s'éternise, elle constitue un frein majeur à leur autonomie, en particulier quand ils ne sont plus étudiants, travaillent, voire vivent déjà en couple", décrypte l'étude. La FAP voit dans ses résultats un "signal supplémentaire (...) de la gravité de la crise du logement des jeunes" et appelle le gouvernement à mettre en place "des politiques du logement plus volontaristes, en particulier en direction des jeunes précaires".
Des jeunes hommes plus nombreux que les jeunes femmes
Alors qu'1,3 million de jeunes salariés continuent de vivre chez leurs parents, la FAP estime que cette tendance "peut refléter des salaires trop bas et des niveaux de loyer trop élevés ou des logements sociaux trop rares pour pouvoir décohabiter". En raison de la baisse du chômage chez les jeunes entre 2013 et 2020, le nombre de chômeurs vivant chez leurs parents a diminué de 32,2%, à 588 000, en 2020.
Autre chiffre mis en avant par l'étude, les jeunes hommes sont bien plus nombreux (2,8 millions) que les jeunes femmes (2,1 millions) à être logés au sein du foyer familial. La FAP souligne que cette différence n'est "pas nouvelle", et est en grande partie due à "une mise en couple plus précoce des jeunes femmes, dans des relations où la femme est en moyenne plus jeune que son conjoint".
publié le 16 mai à 10h43, Quentin Marchal, 6Medias