France

L'interdiction des vols intérieurs courts, "une mascarade" ? Le ministre des Transports défend sa mesure

Alors que les critiques pleuvent contre l’interdiction des vols intérieurs courts, le ministre des Transports, Clément Beaune, est monté au créneau sur Twitter pour défendre sa mesure. “On pourra être plus exigeant au fur et à mesure”, assure-t-il.

L’interdiction des vols intérieurs courts est-elle une mesure vidée de sa substance ? Depuis le mardi 23 mai, les lignes aériennes courtes sont interdites en France, si une alternative en train de moins de deux heures trente existe. Si Emmanuel Macron et le gouvernement s’en sont félicités, cette nouvelle loi a été vertement critiquée et qualifiée de “greenwashing”. “Non, ce n’est pas du flan !”, leur a répondu le ministre des Transports, Clément Beaune, dans une série de tweet publiée ce lundi.

En 2020, la Convention citoyenne pour le climat, qui regroupait 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur la réduction de l’empreinte carbone de la France, appelait à interdire les vols intérieurs en présence d’une alternative ferroviaire de moins de quatre heures. Au lieu de reprendre la mesure telle quelle, le gouvernement a réduit cette durée à deux heures trente. Si la mesure aurait dû concerner huit lignes, seules trois le seront réellement entre Nantes, Bordeaux, Lyon et Paris-Orly.

0,23 % des émissions totales du secteur aérien en France

Ces mêmes vols reliant Paris-Roissy ont été épargnés, rapporte Le Monde. Certaines en raison des horaires de trains qui ne permettent pas d’arriver suffisamment tôt ou suffisamment tard à l’aéroport concerné. D’autres, parce que c’est la gare de Roissy qui a été prise en compte pour le calcul, et non les gares parisiennes plus facilement accessibles. “Cela reviendrait à priver ces métropoles, par rapport à Paris, de connexions internationales essentielles à leur vie économique, à l’emploi local”, défend Clément Beaune sur Twitter.

Certaines associations et militants écologistes ont fait remarquer que la publication du décret n’avait aucun impact car ces lignes aériennes étaient déjà fermées. “Elles n’ont pas fermé par l’opération du Saint-Esprit… elles ont fermé car cette interdiction formelle arrivait. Cela montre que cette règle est efficace, pas l’inverse !” contre-attaque Clément Beaune sur Twitter. Pourtant, l’économie générée par cette mesure ne serait que de l’ordre de 0,23 % des émissions totales du secteur aérien en France, selon la Direction générale de l’aviation civile.

Cette loi peut encore évoluer, assure le ministre des Transports. “La liste des alternatives ferroviaires en 2h30 sera revue tous les six mois”, rappelle le ministre. “On pourra être plus exigeant au fur et à mesure, en augmentant la durée prise en compte (au moins 3 heures par exemple) ou en restreignant les critères actuels”, précise également le ministre des Transports. Clément Beaune l’assure : “D’autres lignes seront fermées.”

publié le 30 mai à 08h45, Orange avec 6Medias

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