France

Inflation : le président de la FNSEA favorable à un "Name and shame" des industriels profiteurs de crise

S’il ne minore pas les abus de certaines grandes marques de l’agroalimentaire sur les marges réalisées, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau estime que négocier les prix des aliments reviendrait à affaiblir davantage les agriculteurs. En revanche, il a indiqué au micro de RTL et dans les colonnes du Parisien encourager la dénonciation des pratiques de certaines entreprises.

L’inflation réside toujours en pole position des préoccupations des Français. Et cela n’a rien d’étrange, dans la mesure où les prix de l’alimentation restent affichés à des prix élevés, en dépit de la baisse des cours de différents marchés de production. De quoi faire douter Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, au point qu’il a d’ailleurs suggéré que certains industriels profiteraient de l’inflation pour gonfler leurs marges. Une position que le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau entend clarifier : "S’il y a de profiteurs de l’inflation, que Bruno Le Maire donne les noms. S’il y a des preuves, arrêtons les menaces et nommons-les", a-t-il plaidé le week-end dernier, dans les colonnes du Parisien, encourageant ainsi la pratique dite du "Name and Shame".

C’est d’ailleurs dans ce contexte que Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, s’apprête à recevoir, mercredi 17 mai, les industriels de l’agroalimentaire afin de reprendre les négociations. Mais ces dernières ne sont pas du goût de tout le monde, à commencer par Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA : "On ne veut pas qu'on revienne sur ce pourquoi on s'est battu, c'est-à-dire les lois Egalim. (...) On ne veut pas perdre 100 000 agriculteurs de plus", a-t-il ainsi déclaré lundi 15 mai sur RTL.

Dénoncer l’abus

L’agroalimentaire et la grande distribution "se renvoient la balle mais pour l'agriculteur, il est hors de question qu'on remette en cause les prix de nos produits qui sont assez faibles dans le prix du produit fini", estime-t-il. Le président de la FNSEA raconte que des marques comme Lesieur, ont diminué le prix de certaines des huiles qu’elles commercialisaient. "Oui, il y a des marges dans la grande distribution qui ne sont pas encore totalement répercutées", admet-il sur l’antenne de nos confrères. "S'il y a des grandes marques qui abusent, il faut dire qui le fait. (...) Il faut faire en sorte que là où il y a de l'abus, il soit dénoncé", poursuit-t-il.

Sur un possible retour des prix en vigueur avant la crise inflationniste, Arnaud Rousseau se montre catégorique : "La réponse est non, pour une raison qui tient à l'augmentation des charges annexes", souligne le patron de la FNSEA. D’ici septembre, selon une majorité d’acteurs du secteur, l’inflation devrait baisser. "On devrait l'observer mais l'enjeu c'est de continuer à assurer la souveraineté. Sinon on sera dans le mur dans 10 ans et on dépendra de l'étranger pour nous nourrir", prévient Arnaud Rousseau au micro de RTL.

publié le 15 mai à 11h20, Orange avec 6Medias

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