France

Inceste : le changement de présidence au sein d’une grande commission ne passe pas, près de la moitié démissionne !

© Pixabay

Lundi, le gouvernement a annoncé remplacer Edouard Durand à la tête de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Un changement qui ne plait pas aux membres de la Ciivise : neuf membres ont annoncé démissionner, rapporte Libération jeudi 14 décembre.

Après l’annonce lundi par le gouvernement d’un changement à la tête de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), neuf membres ont annoncé claquer la porte ! Dans un communiqué, que Libération a pu consulter jeudi 14 décembre, les démissionnaires expliquent craindre notamment un changement de direction. "C’est très simple : en l’état de la situation, je ne peux tout bonnement pas continuer ma mission au sein de la Ciivise. Malgré un discours qui se veut rassurant sur la continuité, la manière dont les choses se sont passées est préoccupante", regrette Muriel Salmona, psychiatrie et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, qui fait partie des signataires du communiqué.

"La mort de la Ciivise"

Edouard Durand, un juge des enfants, a été ainsi remplacé à la tête de la Ciivise par Sébastien Boueilh, ancien rugbyman et créateur de l’association Colosse aux pieds d’argile. Il sera également assisté par Caroline Rey-Salmon, une pédiatre et experte judiciaire. Lundi, Charlotte Caubel, la secrétaire d’Etat à l’Enfance disait vouloir "maintenir l’élan créé contre les violences sexuelles subies par les enfants", mais c’est tout l’inverse que craignent les démissionnaires.

Arnaud Gallais, co-fondateur du collectif Prévenir et protéger, parle d’une "mascarade" et de "la mort de la Ciivise", tandis que Jean-Marc Sauvé, ancien président de la Commission sur les abus sexuels dans l’Eglise lui s’interroge auprès de La Croix : "La Ciivise a accompli un travail exceptionnel par son ambition et son ampleur qui fera date. C’est une étrange manière de dire merci que d’évincer aussi brutalement les responsables de ce travail." "On ne veut pas abandonner les victimes et on va remettre l’enfant au milieu des débats", a, de son côté, lancé le nouveau président Sébastien Boueilh, cité par Libération.

publié le 14 décembre à 19h49, Romain Strozza, 6Medias

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