Violences sexuelles : un appel sur cinq à la Ciivise est passé par un homme
© Pexels - En 2021, une ligne téléphonique a été ouverte par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), afin de recueillir à toute heure du jour et de la nuit des témoignages de victimes d’agressions sexuelles durant l’enfance.
Alors que la Ciivise ne recevait que 4% d'appels provenant d'hommes il y a trois ans, ceux-ci sont désormais 20 % à dénoncer des violences sexuelles, explique franceinfo. Un phénomène probablement lié à l'émergence du hashtag MeTooGarçons.
À l’autre bout du fil, les hommes sont de plus en plus nombreux. En 2021, une ligne téléphonique a été ouverte par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), afin de recueillir à toute heure du jour et de la nuit des témoignages de victimes d’agressions sexuelles durant l’enfance. Et s’il y a trois ans 4% des appels étaient passés par des garçons, ce chiffre a bondi à 20% en 2024. Une statistique qui pourrait être dopée par la mouvement de libération de la parole lancé sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines, rapporte franceinfo.
Aurélien Wiik initiateur de #MeTooGarçons
Le hashtag #MeTooGarçons, lancé par l’acteur Aurélien Wiik, a en effet fait du chemin. Invitée de France Culture vendredi 1er mars, Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, a estimé que le mot-dièse permettait de libérer la parole. "Les garçons ont besoin d'avoir des endroits pour parler, ce que permet le #MeTooGarçons", a-t-elle expliqué. Dans la foulée, elle a fustigé "les stéréotypes imbéciles selon lesquels ce sont les filles qui sont victimes et les garçons les agresseurs"qui pouvaient, selon elle, occulter un peu de "place pour que les garçons puissent se dire victimes".
À l’heure actuelle, il est impossible de déterminer le nombre de garçons qui ont subi des violences sexuelles. "On ne leur a pas encore donné la parole", analyse Emmanuel Piet. Médecin de protection maternelle et infantile (PMI) en Seine-Saint-Denis (Île-de-France), elle a enfin constaté une forme de "repli" de la société autour de ces questions, rappelant satiriquement que "le président de la République se dit copain avec les agresseurs sexuels donc il veut arrêter la chasse à l'homme", une référence aux propos tenus par Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu.
publié le 2 mars à 20h00, Nathan Hallegot, 6Medias