France

Une coalition féministe présente 140 mesures contre les violences sexuelles

Un collage mural près du palais de justice d'Avignon où se déroule le procès des viols de Mazan, à Avignon, le 23 octobre 2024

© Christophe SIMON, AFP - Un collage mural près du palais de justice d'Avignon où se déroule le procès des viols de Mazan, à Avignon, le 23 octobre 2024

Soixante-trois organisations réclament une approche "globale" d'ampleur pour lutter contre les violences sexuelles, présentant 140 mesures allant de l'éducation à la justice ou la santé, à deux jours d'une manifestation nationale contre les violences faites aux femmes.

Cette "coalition" rassemble des associations féministes (Osez le Féminisme, Planning familial...) et de protection de l'Enfance (Cofrade, Fondation pour l'enfance), des syndicats (CGT, FSU, Solidaires), et des ONG comme Oxfam.

Ils réclament une "loi-cadre intégrale" sur le modèle de la législation adoptée en Espagne, jugeant qu'en France la législation est "morcelée et incomplète", a déclaré Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, jeudi lors d'une conférence de presse commune d'associations féministes.

L'objectif de cette coalition est de lutter contre "toutes les formes de violences sexuelles", y compris le harcèlement, l'inceste, la pédocriminalité, les cyberviolences, "l'industrie pornocriminelle" et le proxénétisme, les mutilations sexuelles et les mariages forcés, les "violences gynécologiques".

Le procès des 51 hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pélicot à Mazan montre combien "la culture du viol" est "ancrée dans la société", comme "la violence envers les femmes", a déclaré Amandine Cornier, de Grève Féministe.

Pour les organisations, la lutte contre ces violences doit se faire à tous les niveaux: éducation, justice, prévention de la récidive des agresseurs, accompagnement des victimes, dans le monde du travail.

Elles réclament que 2,6 milliards d'euros par an y soient consacrés, dont 344 millions spécifiquement contre les violences sexuelles.

Parmi les mesures, l'éducation sexuelle et affective à l'école, l'interdiction effective de l'accès des mineurs à la pornographie, une justice "réellement spécialisée", l'amélioration du dépôt de plainte et l'accès à des soins de psychotrauma gratuits pour les victimes...

La plate-forme reprend de nombreuses préconisations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

"Depuis #MeToo, les plaintes ont explosé. Il y a quasiment trois fois plus de plaintes aujourd'hui pour viol dans les commissariats" mais "pas trois fois plus de magistrats et d'enquêteurs", a déclaré Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, fustigeant des "taux de classement sans suite" "absolument inédits".

Grève Féministe organise samedi avec #NousToutes une manifestation nationale à Paris marquant la Journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre.

publié le 21 novembre à 16h28, AFP

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