France

Grèves : la SNCF aurait enregistré plusieurs centaines de millions d’euros de perte

Après dix journées de mobilisation nationale et une grève reconductible lancée le 7 mars, le manque à gagner pour le groupe ferroviaire français est important, mais moins qu’en 2019, a révélé Le Parisien.

La grève à la SNCF n’est pas sans effet sur les finances de l’entreprise ferroviaire. En effet, le mouvement social contre la réforme des retraites, débuté le 19 janvier et qui comptabilise dix journées de mobilisation, aurait coûté “plusieurs centaines de millions d’euros”, a confié un administrateur du groupe au Parisien.

Après une année 2022 marquée par des profits record de 2,4 milliards d’euros, à ce jour, la SNCF perdrait 20 millions d’euros par jour de “grève totale”, c’est-à-dire lorsque le mouvement oblige à la modification du plan de transport. Lors du week-end de Noël et la grève des contrôleurs, l'entreprise aurait perdu 100 millions d’euros. Concernant la grève reconductible contre la réforme du gouvernement aujourd’hui entérinée, “nous parvenons à faire rouler des trains, ce qui limite les pertes”, a confié la source au quotidien francilien. Un autre administrateur de la SNCF a assuré que “le taux de gréviste descend très vite”. En effet, il n’y avait plus que 16,5 % de cheminots en grève mardi 28 mars lors du dixième jour de mobilisation et ils n’étaient que 2 % vendredi.

Un mouvement moins important qu’en 2019

Ceci n’aurait rien à voir avec le mouvement connu en 2019 lors de la première tentative de réforme du système des retraites par le gouvernement. À l’époque, la SNCF avait enregistré 800 millions d’euros de manque à gagner. “Nous ne serons pas à un tel niveau de grève cette fois”, a soutenu un administrateur après du Parisien. Ce désengagement serait explicable par le fait que bien des cheminots sont déjà obligés de travailler deux ans de plus “pour avoir une carrière complète” et nombre d'entre eux “ne se sentent pas concernés” par le mouvement. Selon un responsable syndical, la raison est toute autre : “Beaucoup n’ont pas les moyens de multiplier les jours de grève.”

Pour l’entreprise, cette limitation des pertes est aussi due à “un réel appétit” des Français pour le train, qui, d’après la SNCF, ont acheté un million de billets pour des trajets lors des vacances d’été en une journée au lendemain de la grève reconductible du 7 mars. De plus, en opposition au mouvement de 2019, les trains sur les rails sont assez pleins. En plus de cela, la firme n’a pas à payer les péages et l’énergie pour les trains annulés lors des journées de grève, ainsi que les salaires des grévistes.

publié le 1 avril à 09h26, Orange avec 6Medias

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