France

Espionnage : Florence Parly visée par le logiciel Pegasus quand elle était ministre des Armées

Révélé en 2021, le scandale Pegasus a fait une nouvelle victime : Florence Parly. Elle était ministre des Armées lorsqu’elle a été espionnée via le logiciel de la société israélienne NSO.

Un document judiciaire consulté par Mediapart est formel : Florence Parly a été la cible du logiciel espion Pegasus alors qu’elle était ministre des Armées. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) comme la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) l’affirment. Le scandale, rendu public lors de l’été 2021 par la plateforme journalistique Forbidden Stories, a fait cinq autres victimes parmi les ministres français. Si le nom de Florence Parly figure sur un “avis à victimes” daté du 11 mai rédigé par le juge d’instruction chargé du dossier Pegasus, celle-ci n’a pas souhaité réagir.

Lors des révélations de la plateforme journalistique basée à Paris, le gouvernement avait déclaré ne pas souhaiter faire “de commentaire sur des inspections en cours et qui nécessitent un travail long et complexe”. Rien de plus. Même le téléphone d’Emmanuel Macron avait été ciblé par le logiciel espion. Il avait alors été dit que le président de la République avait changé de numéro et d’appareil “pour certains de ses échanges”. Pourtant, il semblerait que le logiciel Pegasus permettait d’avoir accès à tout le contenu d’un téléphone. Et ce, en temps réel.

Des journalistes aussi

Mediapart rappelle qu’à la fin du mois de juillet 2021, Florence Parly avait rencontré à Paris son homologue israélien, Benny Gantz. Ensemble, ils avaient discuté du scandale Pegasus, mais rien n’avait fuité. À l’époque, personne ne savait que la ministre avait également été espionnée. Jean-Michel Blanquer, alors à l’Éducation nationale, Jacqueline Gourault à la cohésion des territoires, Julien Denormandie à l’Agriculture, Emmanuelle Wargon au Logement et Sébastien Lecornu aux Outre-mer, ont aussi été visés par le logiciel.

D'autres politiques, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, l’ex-ministre Arnaud Montebourg et l’ex-député Cédric Villani sont également concernés. Ainsi que des journalistes français et marocains. La justice française a recensé 23 victimes. Un dossier qui mentionne notamment l’“atteinte à l’intimité de la vie privée”, l’“association de malfaiteurs”, l’“interception, détournement, utilisation et divulgation des correspondances” ou bien encore l’“introduction, extraction, transmission, reproduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données”. Selon Forbidden Stories, le Maroc en serait le commanditaire.

publié le 16 mai à 09h55, Orange avec 6Medias

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